Pas besoin d’affoler le compteur de pas pour escalader l’Everest ou visiter Mars. Une réalité alternative et à emporter nous est livrée à vélo dans un paquet kraft, radicalisant, en pleine période de restriction de nos déplacements, le moyen de transport immobile que promet de devenir la réalité virtuelle. Si l’essor des casques fut longtemps prophétisé dans les foyers, c’est encore loin d’être le cas malgré leur prix accessible, la possibilité d’en construire en carton et d’y glisser son smartphone ou d’en acquérir les modèles phares autour de 350 euros, laissant à chacun l’occasion d’y goûter. Le Centquatre les propose à la location avec l’initiative «VR to Go», un concept initié au Canada qui permet de louer pendant quarante-huit heures un casque avec un programme de huit films, d’une moyenne de dix minutes, pour tester les expériences artistiques qu’offre cette technologie.
Plutôt que d’accrocher sa ceinture, il est conseillé d’éviter les murs – où on se cogne déjà le reste de la journée – en voyageant depuis sa chaise pivotante dans ces réalités alternatives à 360°, rendues plus immersives par un audio spatialisé. On y zappe d’un programme à l’autre, en insistant sur la pupille, pour finir projetés de préférence là où l’humanité ne peut que difficilement se déplacer : sur Mars dans des archives de la Nasa, dans une ville jumelle de Paris, en Chine, dans une peinture, dans un spectacle de danse et même dans nos propres entrailles via le très new age et texturé Consciou