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Libération
Entretien

Yuval Rozman, metteur en scène israélien : «Le corps a besoin de danser, encore plus en temps de guerre»

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Conflit israélo-palestiniendossier
Israélien, militant de la paix, en exil en France pour pouvoir continuer à travailler, Yuval Rozman présente sa pièce «Ahouvi» («Mon amour») au théâtre du Rond-Point. Il reste sonné et déchiré par les massacres du 7 octobre, la riposte israélienne, la montée de l’antisémitisme. «Libération» l’a rencontré à Paris.
Yuval Rozman. (a.a-m/a.a-m)
publié le 13 novembre 2023 à 15h19

Une Israélienne partie vivre à Paris, un mâle alpha français qui chante comme dans un vieux show télévisé, un chien somptueux, le tout sur un plateau blanc qui ressemble à un ring. Les spectateurs, constamment éclairés, sont disposés des quatre côtés de la scène. Tamar et Virgile se sont rencontrés par le biais d’une appli, Tamar voulait juste «faire l’amour et prendre les événements de manière plus légère», ils sont tombés amoureux, personne n’est à l’abri. La pièce les attrape cinq ans plus tard quand leur amour a fondu et les voici qui nous prennent à témoin de la dissolution de leur couple. Elle, Tamar, jouée par Stéphanie Aflalo, merveilleuse actrice, est plus dense et sympathique que lui peut-être parce qu’elle est perçue de l’intérieur par Yuval Rozman, 39 ans, yeux clairs intenses qui s’embrument à plusieurs reprises pendant l’entretien. Il signe ici le troisième volet de sa quadrilogie qui questionne l’identité israélienne et la judéité.

Mais Ahouvi – «mon amour» en hébreu – jusqu’au 25 novembre au Rond-Point, est le volet qui traite le moins de la question israélo-palestinienne. Tamar, alter ego féminin du metteur en scène, est lente et oublieuse, elle s’exprime avec ses mains, rit beaucoup notamment lorsque son chien, toujours présent au plateau, exprime une affection débordante à un spectateur au premier rang. Impatient et violent, Virgile ne cesse de présenter ses excuses, ce qui ne l’empêche en rien de réitérer. Il y a des scènes formidablement réu