La France entière serait en train de se mobiliser pour crier son refus et sa détermination à s'opposer à toute alliance avec le FN. Enfin, c'est ce qu'on pourrait croire, lorsqu'on fait partie de ceux qui crient, car, pour le moment, dans la rue, ils ne sont pas très nombreux. En revanche, au niveau des responsables politiques, ils sont une très large majorité à avoir dit non au FN, et c'est en bonne partie, par le sursaut démocratique de nombreux élus de droite, que la tentation d'alliance avec le FN a été endiguée. Dans ces grands cris de protestation, s'ajoutent les bonnes augures des sondages qui montrent qu'une large majorité des Français sont hostiles au FN, ou au moins méfiants (jusqu'aux deux tiers). La vague anti-FN devrait donc être un succès. Malheureusement, dans la situation actuelle, ce qui compte, pour l'avenir, n'est pas le pourcentage de gens hostiles au FN, mais bien plutôt, l'ampleur de son soutien. Car, dans le contexte de nos institutions, il lui suffit d'atteindre un «dangereux seuil critique», bien en dessous de 50% pour prendre le pouvoir démocratiquement. En fait, avec un tiers de gens qui ne disent pas se méfier du FN, compte tenu des règles de fonctionnement des institutions françaises, et des 15% actuels du FN, la dynamique de son isolement va lui ouvrir une voix royale pour un pouvoir absolu. Examinons plus en détail cette affirmation, pour le moins paradoxale.
La plupart des systèmes d'élections démocratiques, se basent, soit sur une dominante ma