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Libération
Portrait

Etienne Chouard: la causette du peuple

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publié le 9 décembre 2005 à 4h53

A la grande bataille du référendum européen, Etienne Chouard, héraut du non, a été une star. On a même trouvé sur Internet un certain Laurent pour écrire: «Non seulement, je disais qu'il était télégénique, mais aussi très sexy. Etienne Chouard me fait bander.» C'est allé loin, cette affaire. D'autres ont critiqué un «culte de la personnalité de génération spontanée». Mais bon, Chouard est resté simple, toujours dans l'annuaire. Avant le vote, il recevait sur son site Internet (1) 20 000 à 30 000 visites quotidiennes. Huit mois plus tard, il est passé à 1 000. La pression diminue, mais le site navigue aujourd'hui vers son million de visiteurs et Etienne ne dort plus, ou à peine trois heures, parfois cinq. Il se relève pour lire ou écrire. «Ma fringale va crescendo. Je passais complètement à côté de l'essentiel, comme tout le monde.» Chouard se prend le chou, en mission dans la chose politique, avec un but ultime : «sauver la démocratie». Il se sent comme un «réveilleur». «C'est sûrement présomptueux. Difficile de savoir dans quelle mesure on se fait des films. Je me méfie de moi-même. Je sais que je peux être parano.»

Don Quichotte s'attaquait aux moulins à vent, le père Chouard (c'est sa blague) est un moulin à paroles qui s'agite au milieu des manches à air. Voilà comment on repère sa maison, à Trets (Bouches-du-Rhône), 40 km de Marseille: les manches lui servent à voir d'où vient le vent. Icare au pays du Ricard, Chouard ne vole pas que dans sa tête. En parapente, aussi, qu