Menu
Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Pourquoi un blog sur l'Europe?

Blog Coulisses de Bruxellesdossier
Comment se construit l’Europe au quotidien ? Qui sont ces femmes et ces hommes qui, patiemment, tissent des liens sans cesse plus étroits entre des pays que leur histoire opposait ? Que se passe-t-il derrière les « portes closes » bruxelloises ? Comment se fabrique l’information européenne ? Tel est le but de ce blog : chroniquer les grandeurs et les petitesses de l’Union, donner de la « chair » à une aventure trop souvent perçue comme technocratique, comme je l’ai fait durant plusieurs années d
par
publié le 11 décembre 2005 à 13h39
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

Comment se construit l’Europe au quotidien ? Qui sont ces femmes et ces hommes qui, patiemment, tissent des liens sans cesse plus étroits entre des pays que leur histoire opposait ? Que se passe-t-il derrière les « portes closes » bruxelloises ? Comment se fabrique l’information européenne ? Tel est le but de ce blog : chroniquer les grandeurs et les petitesses de l’Union, donner de la « chair » à une aventure trop souvent perçue comme technocratique, comme je l’ai fait durant plusieurs années dans un espace hebdomadaire intitulé  « les coulisses de Bruxelles » et que les contraintes de pagination a fait disparaître ou encore dans mon dernier livre.

La vigueur de la campagne référendaire sur la Constitution européenne de 2005 a, en tout cas, montré un fort intérêt des citoyens pour la construction communautaire. Tous ceux qui, femmes et hommes politiques, journalistes, prétendaient que l’Europe n’intéressait pas « les gens » se sont trouvés pris à contre-pieds. Ce n’est pourtant pas une surprise si on se souvient que le référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992 avait suscité le même engouement. Ce qui est toutefois curieux, et ce que personne n’explique rationnellement, est le désintérêt croissant des citoyens européens pour l’élection de leurs députés au Parlement européen alors même que ses pouvoirs sont désormais déterminants. Pourquoi un tel gouffre entre ces scrutins ? Une partie de l’explication tient sans doute au fait que les partis politiques évitent soigneusement de parler des enjeux européens et préfèrent transformer ces élections en « tests nationaux ».

Mais il y a aussi beaucoup d’ignorance sur ce qu’est vraiment l’Union alors qu’elle est vieille désormais de près de soixante ans. J’ai vu défiler un nombre étonnant de contrevérités voire tout simplement de mensonges durant la campagne référendaire. Toutes les explications et les démentis n’ont servi à rien : l’ignorance a fait le lit des bonimenteurs. Je ne parle pas ici des critiques adressées à l’Europe, critiques tout à fait normales dans un débat démocratique. On peut la trouver trop « libérale » ou pas assez, trop économique et pas assez politique ou culturelle, trop fédérale ou pas assez, démocratiquement inachevée, etc, etc.

Qui est responsable de cette ignorance? Un peu tout le monde, sans doute : l’enseignement, à la différence de ce qui se fait par exemple en Belgique, ne fait quasiment aucune place à l’histoire de l’Union. Les politiques ne parlent de l’Europe que pour lui mettre sur le dos toutes les mauvaises nouvelles. On nationalise les succès européens et on communautarise les échecs nationaux ! Les médias audiovisuels, enfin, qui considèrent que le sujet est par nature « emmerdant » et donc indigne d’intérêt. La plongée dans le cœur de la machine que je vous propose d’effectuer participera de ce « débat citoyen » que les chefs d’Etat et de gouvernement ont appelé de leurs vœux en juin dernier après l’échec du référendum en France et aux Pays-Bas mais qu’ils se sont bien gardé d’organiser, comme toujours…

<strong> Vu la violence des mails que j'ai reçus durant la campagne, un petit avertissement  me paraît nécessaire : le débat oui, l'insulte ou la menace, non. Donc, seuls les courriels courtois seront publiés.</strong><br/>