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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Une campagne culottée

Le gouvernement conservateur de Wolfgang Schüssel n’a pas froid aux yeux, si j’ose dire, et cela change de nos coincés hexagonaux. Dans le cadre de la présidence autrichienne de l’Union européenne, qui débute dimanche 1er janvier, le groupe «25 peaces» a commandé, grâce à des fonds gouvernementaux, à 75 artistes provenant des 25 Etats membres une série d’oeuvres sur le thème de l’Europe. Vous pouvez voir ci-dessus l’un des résultats de cette commande qui s’étale sur des panneaux publicitaires de
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publié le 29 décembre 2005 à 15h41
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

Le gouvernement conservateur de Wolfgang Schüssel n’a pas froid aux yeux, si j’ose dire, et cela change de nos coincés hexagonaux. Dans le cadre de

la présidence autrichienne de l’Union européenne

, qui débute dimanche 1er janvier, le groupe

a commandé, grâce à des fonds gouvernementaux, à 75 artistes provenant des 25 Etats membres une série d’oeuvres sur le thème de l’Europe.

Vous pouvez voir ci-dessus l’un des résultats de cette commande qui s’étale sur des panneaux publicitaires des environs de Vienne. Il s’agit de l’oeuvre d’une artiste berlinoise, Tanja Ostojic, qui fait référence au tableau du Français

, «l’origine du monde», datant de 1886.

Même revêtue d’une petite culotte aux couleurs européennes, l’oeuvre, que l’on pourrait rebaptiser

«l’origine de l’Europe»

garde toute sa puissance évocatrice au point de provoquer les foudres de l’église autrichienne qui demande que ces affiches soient...retirées. Les europhiles seront, eux, peut-être chagriné par le fait que l’Europe est, ici, considérée comme un cache sexe...

Une autre oeuvre fait aussi polémique: elle montre trois personnes nues portant les  masques de Chirac, de Bush et d’Elisabeth II s’accouplant  sur une terrasse. Si les sociaux-démocrates autrichiens ont grimpé au plafond avec l’Eglise et l’extrême-droite, en critiquant «un usage coupable des deniers publics», le gouvernement conservateur tient bon. Le journal de droite

affirme même que «

l’art critique dans le domaine public doit provoquer sinon la société n’a aucune chance de survivre»

(une dizaine d’oeuvres sont publiées sur le site du journal). Une polémique en tout cas moins ennuyeuse que les notres sur la place de la «concurrence libre et non faussée» dans le traité constitutionnel. Les tenants du «oui» aurait peut-être dû contacter «25 peaces» pour vendre l’idée européenne... Qu’en pensez-vous?