Coup dur pour le
! Alors qu’il s’apprête à voter, jeudi, le
[ rapport ]
Duff-Voggenhuber qui propose de
relancer le processus constitutionnel
, les présidents de l’Assemblée nationale autrichienne (le Nationalrat), Andreas Kohl, de la chambre des députés finlandaise (Eduskunta), Paavo Lipponen, et du Bundestag allemand, Norbert Lammert, viennent d’envoyer une lettre conjointe, datée de Vienne, au président du Parlement européen, Josep Borrel, pour lui dire tout le mal qu’ils pensent de cette initiative. Cette lettre, que s’est procuré le groupe « Indépendance et démocratie », dans lequel siège notamment Philippe de Villiers, est d’autant plus dévastatrice qu’elle émane des Parlements des pays qui vont se succéder à la tête de l’Union jusqu’à la mi-2007, c’est-à-dire jusqu’à la fin de la « période de réflexion »: l’Autriche, depuis le 1er janvier, la Finlande à partir du 1er juillet et l’Allemagne ensuite.
Les trois Présidents refusent, notamment, d'être « associés » aux débats que compte organiser l'europarlement : « comme treize pays ont actuellement ratifié le traité constitutionnel alors que douze ne l'ont pas fait, les Parlements nationaux ont une approche très différente du débat sur le futur de l'Europe ». Autrement dit, faute d'une vision commune entre les vingt-cinq, il ne sert à rien d'essayer d'en trouver une. En outre, ils craignent que les Parlement nationaux soient considérés comme de simples « appendices » du Parlement européen si un tel débat voit le jour. Enfin, ils s'opposent fermement, comme le propose le rapport Duff-Voggenhuber, à ce que les Parlements adressent des « recommandations » au Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement sur l'avenir de l'Union. Il n'existe « aucune base légale » pour ce faire, écrivent-ils.
Cette lettre a causé un fort émoi à Strasbourg. Pourquoi ainsi torpiller les efforts du Parlement pour relancer la mécanique constitutionnelle? En fait, il s’agit d’une épisode supplémentaire de la
guérilla que mène des pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la Finlande –qui a pourtant suspendu sa procédure de ratification- contre une quelconque renégociation du traité constitutionnel.
Pour eux, il s’agit d’un compromis global qu’il est hors de question de rouvrir. Or, c’est précisément ce que propose le Britannique
[ Andrew Duff ]
(libéral-démocrate) et l’Autrichien
(Vert) prenant acte du fait que la Constitution, en l’état, a peu de chance de voir le jour.