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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

L'homophobie divise la droite européenne

L’homosexualité reste en travers de la gorge de la droite italienne et polonaise mais aussi d’une partie de la droite française manifestement travaillée par de vieux réflexes papistes... Ils ont voté, hier, contre une résolution  du Parlement européen condamnant « l’homophobie dans l’Union européenne » présentée par le député finlandais Alexander Stubb (PPE-DE, c’est-à-dire conservateur). Elle a néanmoins été adoptée par 468 voix contre 149  et 41 abstentions, ce qui est rassurant pour les vale
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publié le 18 janvier 2006 à 20h56
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

L’homosexualité reste en travers de la gorge de la droite italienne et polonaise mais aussi d’une partie de la droite française manifestement travaillée par de vieux réflexes papistes... Ils ont voté, hier, contre

une résolution  du Parlement européen condamnant « l’homophobie dans l’Union européenne »

présentée par le député finlandais Alexander Stubb (PPE-DE, c’est-à-dire conservateur). Elle a néanmoins été

adoptée par 468 voix contre 149  et 41 abstentions

, ce qui est rassurant pour les valeurs que défend l’Union. Mais le

(démocrate-chrétien et conservateur), le principal

du Parlement, est apparu profondément divisé,

un tiers de ses troupes

étant clairement réactionnaire.

Côté français, l'UMP s'est particulièrement distinguée : huit députés sur dix-sept ont voté contre ce texte qui condamne les manifestations d'intolérance à l'égard des gays et lesbiennes et appelle la Commission et les Etats à prendre des mesures afin de lutter contre les discriminations et assurer l'égalité sociale et juridique (en filigrane se dessine le mariage homosexuel). On note en particulier les noms d'Alain Lamassoure, de Nicole Fontaine, d'Ambroise Guellec, de Margie Sudre… mais aussi celui de Tokia Saïfi ! L'UDF Bernard Lehideux s'est, lui, abstenu.

Côté polonais

, Droit et justice, le parti actuellement au pouvoir, les « libéraux » de la Plate forme

civique et les populistes de la Ligue des familles se sont opposés comme un seul homme à cette résolution, tout comme les

Italiens

de Forza italia, d’Allianza nationale et la Ligue du nord. Pis : la Margharita, le parti de Romano Prodi, s’est courageusement réfugiée dans l’abstention. Enfin, on note que la très conservatrice présidente de la commission des droits de la femme, la Slovaque

, qui a poursuivi et fait condamner les journaux, notamment Libération, qui avait osé rapporter que ses opposants lui prêtaient des propos homophobes dans son pays, a aussi voté contre… Un hasard, sans doute.

La réunion du groupe PPE-DE, mardi soir, consacrée à ce sujet, a été particulièrement agitée. « La discussion a été, disons, virile », raconte Patrick Gaubert, de l'UMP. « On a entendu des propos un peu dingue ». Alexander Stubb, le rapporteur, a été stupéfait de la réaction de plusieurs députés conservateurs qui ont souligné, par l'outrance de leurs propos, à quel point cette résolution est nécessaire. Selon l'un des participants à cette réunion à huit clos, plusieurs députés se sont opposés à ce qu'on condamne l'homophobie parce qu'on « a le droit de ne pas aimer les homosexuels. On ne va pas condamner les gens qui n'aiment pas les animaux »… Un député français de l'UMP, excédé par ces manifestations d'intolérance, a conseillé à l'un de ses collègues originaire d'un pays d'Europe de l'est d'aller siéger à l'extrême droite. Ambiance.