Jeudi 6 avril, les bureaux du
Bundestag allemand
et de
l’Assemblée nationale française
, réunis à Berlin, ont dénoncé une
« dérive inacceptable vers un régime monolingue »
anglophone. Le multilinguisme est
« l’une des expressions de ‘l’unité dans la diversité’ »
, la devise de l’Union que proposait la défunte Constitution européenne. Ils demandent en particulier l’accès
simultané
à l’ensemble des versions linguistiques des documents adoptés par la Commission européenne afin que le contrôle des Parlements nationaux puisse s’exercer. De même, ils exigent que les informations publiées par les sites internet de l’Union soient disponibles dans les vingt langues de l’Union afin que les citoyens de l’Union puissent y avoir accès.
La
présidence finlandaise de l’Union
, qui débutera le 1er juillet prochain, a pour sa part annoncé que son site serait disponible en anglais, en français, en finnois, en suédois et, pour la première fois,
en allemand. L’avis du médiateur dont j’ai
[ parlé ]
semble avoir eu de l’effet. Il est aussi vrai que la précédente présidence finlandaise (au second semestre 1999) s’était mal passé avec les Allemands et les Autrichiens : afin de limiter les frais, les Finlandais avaient omis de prévoir une interprétation allemande lors des conseils des ministres informels se déroulant dans leur pays, se contentant du français et de l’anglais… Les ministres germanophones n’avaient pas apprécié et avaient menacé de boycotter ces réunions…
Manifestement, une ligne rouge semble avoir été franchi par les institutions communautaires. Jacques Chirac, maladroitement certes, n'a fait que l'exprimer lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.