Jacques Chirac a un tel aplomb que cela rend le personnage presque sympathique. Vendredi après-midi, au cours de la conférence de presse clôturant le sommet européen, le Président de la République s'est lancé dans une longue tirade sur le mensonge en politique qui a laissé tous les journalistes, français comme étrangers, comme deux ronds de flan.
« Ce qui est choquant », a-t-il expliqué, « ce n’est pas le fait que les
Français ou les Néerlandais aient refusé (le traité constitutionnel), ce qui est choquant, c’est la campagne de certains qui ont fait campagne pour le «non» en expliquant qu’il y avait un plan B. Alors qu’en tous les cas, pour ceux qui avaient exercé des fonctions importantes, souvent au sein des gouvernements, ils savaient très bien qu’ils mentaient. Et c’est très mal de mentir aux Français, surtout dans une campagne électorale.
Ils mentaient parce qu’il n’y avait pas de plan B, naturellement ».
Pas mal, non, pour un homme qui n'a cessé de trahir ses engagements depuis qu'il s'est lancé en politique ? Laurent Fabius, autre expert de la vérité en politique, ne pouvait pas ne pas réagir : il a immédiatement dénoncé « ce gardien bien connu de la vérité électorale et des promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent ».