Edith Cresson
, commissaire à la recherche et à l’éducation entre 1995 et 1999, a bel et bien fourni
un
[ emploi fictif ]
au sein des services de la Commission à son ami, le dentiste René Berthelot.
[ L’arrêt ]
rendu aujourd’hui par la Cour de justice européenne qui met un point final à cette affaire me comble, je ne vous le cache pas, car elle valide le travail d’enquête que j’ai effectué pour Libération entre septembre 1998 et mars 1999 sur les pratiques douteuses de l’ancienne Première ministre de François Mitterrand (1990-1991), enquêtes qui ont abouti à la démission, le 15 mars 1999, de la Commission présidée par Jacques Santer. Je raconte en détail cette affaire dans le livre que j’ai écrit avec Yves Clarisse (« Les maîtres de l’Europe », paru en 2005 chez Grasset).
Il n’y a bien que la justice belge, qui a rendu une ordonnance de non-lieu le 30 juin 2004, pour considérer que l’embauche, en septembre 1995, d’un dentiste à la retraite comme « visiteur scientifique » chargé de « coordonner les recherches sur le Sida » était conforme au droit communautaire, alors même qu’il était établi qu’il n’avait pas le niveau de qualification requis et que, surtout, il n’avait évidemment pas effectué les tâches pour lesquelles il avait été soi disant embauché. Un « comité des experts indépendants » avait d’ailleurs déjà établi ces faits dans son rapport rendu public le 15 mars 1999. Le seul point que je regrette est que les autres emplois fictifs que j’avais mis à jour aient été oublié dans la tourmente. Cette pratique, je le précise, était alors courante, les commissaires débarquant à Bruxelles avec un entourage qu’il fallait caser à tout prix avec de confortables salaires. Edith Cresson, à l’époque fermement soutenue par Lionel Jospin, Jacques Chirac et le groupe socialiste du Parlement européen, a longtemps hurlé au « complot » contre sa personne. Va-t-elle oser le faire une dernière fois ?