« Depuis que les Birkenstocks sont à la mode, les Verts n’en portent
plus », rigole une convive. Pour le coup, c’est vrai : ni sandale, ni chaussette, les écolos en seraient presque décevants par leur banalité... Ce soir, c’est plutôt escarpins et chaussures de ville, ambiance bourgeoise décontractée. Comme chaque année, à la veille des vacances, le groupe Vert du Parlement européen organise sa
« Summer party »
. Convocation à 22 heures, ce mardi, aux « Halles des Tanneurs », un bel endroit au centre de Bruxelles. Les boissons même non alcoolisées sont –hélas- payantes (1,70 euros le verre d’eau plate quand même), mais la musique est gratuite.
Sont présents quelques députés verts –
Daniel Cohn-Bendit,
le président du groupe, il n’a pas le choix,
l
e
Français
Alain Lipietz
, l’Autrichien J
ohannes Voggenhuber
, la Britannique
Jean Lambert
, égérie des pistes de danse, le Belge
Pierre Jonckheer
. Il paraît qu’il y avait d’autres honorables membres du Parlement mais à 23 heures, ils étaient déjà parti se coucher. Quelques journalistes aussi, mais surtout beaucoup d’assistants parlementaires et de fonctionnaires du groupe. Drôle d’idée, il est vrai, que d’organiser une fête un soir de semaine et tard : «
on n’a pas le choix : les députés ne sont là que du mardi au jeudi. Faire une fête le vendredi, c’est l’assurance qu’il n’y aura personne »,
explique une attachée de presse du groupe.
Les gens dansent –une mention spéciale au couple Cohn-Bendit/Alain Lipietz- mais ça discute surtout. Le sujet de conversation du soir : la coupe du monde évidemment, avec Cohn-Bendit, fin connaisseur de la chose footballistique en maître de cérémonie. Et le geste fou de Zidane que, curieusement, personne ne condamne, bien au contraire. Pour l’un des convives, ce serait même l’occasion d’en finir avec les insultes racistes sur le terrain en sanctionnant le fauteur de trouble italien. On est quand même chez les Verts. A une heure du matin, le «Hall des tanneurs» se vide petit à petit. Alain Lipietz est déjà reparti. A pieds:
«20 mn de marche, c’est pas long»
. L’auteur de ces lignes, lui, regagne sa voiture.