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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Régime minceur pour la Commission

Vendredi, les vingt-cinq ministres chargés du budget ont décidé de faire suivre une bonne cure d’amaigrissement à l’exécutif européen. Ils souhaitent que, chaque année, entre 2008 et 2013, c’est-à-dire durant les prochaines « perspectives financières », 200 fonctionnaires partant à la retraite ne soient pas remplacés, soit 1200 postes en tout. A cela s’ajouterait la suppression pure et simple de 500 autre postes, toujours d’ici à 2013, grâce à des « gains de productivité », soit en tout 1700 fon
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publié le 16 juillet 2006 à 20h57
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

Vendredi, les vingt-cinq ministres chargés du budget ont décidé de faire suivre une bonne cure d’amaigrissement à l’exécutif européen. Ils souhaitent que, chaque année, entre 2008 et 2013, c’est-à-dire durant les prochaines « perspectives financières », 200 fonctionnaires partant à la retraite ne soient pas remplacés, soit 1200 postes en tout. A cela s’ajouterait la suppression pure et simple de 500 autre postes, toujours d’ici à 2013, grâce à des « gains de productivité », soit en tout

1700 fonctionnaires européens en moins

.

Actuellement, la Commission est forte de plus de 22.000  agents (permanents et temporaires), auxquels il faut ajouter 2000 nouveaux postes à pourvoir du fait de l'adhésion des dix nouveaux pays en mai 2004 et de l'élargissement prévisible à la Bulgarie et à la Roumanie le 1er janvier 2007. « Ce sont des mesures plutôt modestes par rapport à ce que nous décidons dans nos Etats membres », s'est justifiée Ulla Maj Wideroos, la ministre finlandaise chargée du budget dont le pays exerce la présidence tournante de l'Union depuis le 1er juillet.

A la Commission, évidemment, on n’apprécie guère ces coupes franches : « cette proposition est avancée sans justification », a protesté Dalia Grybauskaité, la commissaire –lituanienne- chargée du budget. Il faut savoir que les dépenses administratives ne représentent que 5,5% du budget de l’Union, lui-même limité à moins de 1% du PIB communautaire. Et que l’exécutif européen compte à peine plus de fonctionnaires que la mairie de Paris…

Cela étant, on peut se demander si ces mesures ne sont pas justifiées. La Commission, depuis qu’elle

est présidée par le conservateur Portugais

José Manuel Durao Barros

(photo), a fait de l’inaction un mode de gouvernance. Elle ne propose plus grand-chose et va même jusqu’à retirer des textes qui étaient déjà sur la table du Conseil des ministres et du Parlement européen. Le mot d’ordre est : « faire moins mais faire mieux ». La première partie du programme est déjà remplie…  Dès lors, pourquoi faudrait-il maintenir le même nombre de fonctionnaires –en proportion- qu’à l’époque où Jacques Delors multipliait les projets et lançait de nouvelles politiques ambitieuses (marché unique, monnaie unique, aides régionales, etc). Par exemple, à quoi sert le commissaire chargé du marché intérieur, l’Irlandais

Charles Mac Greevy

, qui refuse résolument de légiférer –notamment dans le domaine sensible des marchés financiers- de peur de déplaire aux entreprises ? Pascal Lamy, lorsqu’il était commissaire chargé du commerce extérieur (1999-2004), n’hésitait pas à confier à ses visiteurs qu’il pourrait faire la même chose avec un tiers de personnel en moins…

Il estimait alors qu'il y avait trop d'incompétents à Bruxelles. Texto. Il n'y a, en  tout cas, aucune raison que les critiques formulées à l'encontre des administrations nationales épargnent l'administration communautaire.