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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Malbouffe à la Commission

Les journalistes accrédités à Bruxelles n’en sont pas revenus : des stands consacrés aux symboles de la malbouffe, comme McDonald, ont été installés, aujourd’hui, à l’entrée de la salle de presse de la Commission européenne. Cette démonstration publicitaire placée sous l’égide de l’exécutif européen accompagne une conférence de presse de Markos Kyprianou , le commissaire chargé de la santé et de la protection des consommateurs, consacré à la lutte contre l’obésité. Il s’agissait de « féliciter
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publié le 9 novembre 2006 à 21h07
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

Les journalistes accrédités à Bruxelles n’en sont pas revenus : des stands consacrés

aux symboles de la malbouffe, comme McDonald, ont été installés, aujourd’hui, à l’entrée de la salle de presse de la Commission européenne. Cette démonstration publicitaire placée sous l’égide de l’exécutif européen accompagne une conférence de presse de

, le commissaire chargé de la santé et de la protection des consommateurs, consacré à la lutte contre l’obésité. Il s’agissait de « féliciter » quelques géants de l’agroalimentaire d’avoir souscrit des « engagements » auprès de l’Union afin de «lutter» contre l’obésité en Europe (pas de publicité destiné aux moins de 12 ans pour Coca Cola et Pepsi Cola, informations nutritionnelles sur les emballages des Mcdos, modification de la composition des produits d’Unilever, etc).

Passons sur le sérieux de ces «engagements». Mais on voit mal pour quelles raisons le

commissaire chypriote a donné à ces entreprises des espaces destinés à faire leur publicité auprès des journalistes. S’agissait-il de faire passer le message que McDonald, c’est bon pour la santé, la Commission le confirme ?

Il va sans dire qu'il n'y a aucun précédent à une telle initiative : Oxfam, Amnesty ou l'agriculture biologique n'ont jamais eu droit à un tel traitement de faveur. Le sang de l'Association de la presse internationale (API) n'a fait qu'un tour : son président, Michaël Stabenow, a immédiatement écrit au porte-parole de José Manuel Durao Barroso, Johannes Laitenberger, pour protester. « We believe that using the traditional setting of a commission press conference with the result of highlighting the view of business leaders and companies of one particular sector may raise some fundamental questions concerning the commission's information and, even more so, communication policy ». On ne saurait mieux dire.