Menu
Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Loyola de Palacio est morte

Loyola de Palacio est décédée d’un cancer dans la nuit de mercredi à jeudi, à 56 ans. Cette conservatrice espagnole proche de José Maria Aznar, fervente catholique (certains l’ont surnommé la « nonne d’acier »), pur produit du lycée français de Madrid, a formé un tandem improbable avec le socialiste François Lamoureux, qui l’a précédé de quelques mois dans la mort. Elle, comme commissaire chargé des transports et de l’énergie entre 1999 et 2004, lui, comme directeur général. Tous les deux avaie
DR
publié le 14 décembre 2006 à 21h27
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

Loyola de Palacio est

d’un cancer dans la nuit de mercredi à jeudi, à 56 ans. Cette

conservatrice espagnole proche de José Maria Aznar, fervente catholique (certains l’ont surnommé la « nonne d’acier »), pur produit du lycée français de Madrid, a formé un tandem improbable avec le socialiste

, qui l’a précédé de quelques mois dans la mort. Elle, comme commissaire chargé des transports et de l’énergie entre 1999 et 2004, lui, comme directeur général. Tous les deux avaient la même énergie, la même détermination à faire avancer les dossiers en passant sur le corps des Etats membres si nécessaire, la même ferveur communautaire, le même courage politique.

Sans elle –et Lamoureux- Galileo aurait été enterré, la sécurité maritime n’aurait pas été renforcée, le ciel unique n’aurait pas vu le jour, la politique européenne de l’énergie n’aurait jamais quitté les tiroirs de la Commission, etc. En cinq ans, elle a réussi à dynamiser un portefeuille qui jusque-là vivotait : elle est responsable de la moitié de la législation transport existante ! Animal politique, de Palacio a aussi à son actif d’avoir pacifié les relations avec le Parlement européen au lendemain de la démission de la Commission Santer, en 1999, ce qui n’était pas une mince affaire. Qui aurait pu imaginer, lors de sa nomination, que cette Basque au caractère bien trempé –elle venait de remporter comme tête de liste du Parti populaire les élections européennes en Espagne-  resterait dans l’histoire communautaire, comme une grande européenne ? Josep Borrell, Président du Parlement européen et socialiste espagnol, que je viens de croiser dans les couloirs du Sommet qui vient de s’ouvrir à Bruxelles, ne cachait pas son émotion après l’annonce de son décès.