Jean-Claude Trichet rappelle que la Banque centrale européenne (BCE) n’est pas indépendante par
l’opération du Saint-esprit.
«Les citoyens d’Europe nous ont confié cette mission par un traité qui a été approuvé par tous les gouvernements et tous les Parlements ou, comme en France, par le peuple directement»
, souligne le Président de la BCE dans un entretien au Tagesspiegel qui paraît demain.
«Nous sommes indépendants parce que cela a été décidé par les démocraties politiques»: «la BCE est une institution apolitique qui défend les intérêts de 315 millions de citoyens, quelles que soient leurs sensibilités»
.
Ce petit rappel est le bienvenu, la plus grande partie de la classe politique, qui s'est lancée à corps perdu dans la chasse au «gnome de Francfort», semblant avoir oublié, en France, que le traité de Maastricht a été approuvé, par référendum, en septembre 1992 (par 51,05% des voix). Or, beaucoup de ceux qui remettent en cause l'indépendance de la BCE passe leur temps à brandir le caractère sacré du «non» pour enterrer définitivement le traité constitutionnel ou s'indigner que dix-huit pays l'ayant ratifié veuillent essayer de le sauver. Le «non» serait-il plus sacré que le «oui»? Ou alors tout est-il discutable, le «oui» comme le «non»?