(photo Reuters) ne sera donc pas la candidate unique des « collectifs antilibéraux », nés du refus de la Constitution européenne. La « numéro 1 » du PCF portera les seules couleurs de son parti à l’élection présidentielle (les articles de Libération
[ ici ]
et
[ ici ]
). L’affaire est passionnante en ce qu’elle révèle une nouvelle fois le confusionnisme idéologique de la « gauche radicale » ou « antilibérale » que j’ai déjà dénoncé
[ ici ]
. Car Buffet aurait dû, en bonne logique démocratique, être la candidate desdits collectifs puisqu’elle a obtenu, lors d’un vote interne organisé à la mi-décembre, 55% des voix, ce qui la plaçait loin devant ses rivaux.
Mais voilà : selon ses opposants, elle n’a pas fait « consensus » et il était donc hors de question de se ranger derrière elle. Autrement dit,
ces braves militants antilibéraux exigent, rien de moins, qu’un candidat désigné à l’unanimité
. Cette exigence absurde constitue surtout une
formidable incohérence
. Il faut se rappeler que l’un des principaux reproches adressés à la Constitution par la gauche « radicale » était justement que ce texte ne pourrait être modifié qu’à l’unanimité des Etats
membres, ce qui le
« gravait dans le marbre »
, et que trop de matières, notamment dans le domaine fiscal, échappaient au vote à la majorité qualifiée. Pour ces collectifs, c’était bien la preuve du déni de démocratie que constituait ce texte. Autrement dit, la dictature de l’unanimité au niveau européen est inacceptable, alors qu’au sein des « collectifs antilibéraux », elle serait au contraire la forme la plus achevée de la démocratie. C’est vrament: faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Cette farce n’est que l’ultime avatar de l’effondrement continu de la gauche « radicale » depuis le référendum de 2005, des turpitudes staliniennes de la direction d’Attac à l’incapacité de cette gauche extrême de se mettre d’accord ne serait-ce que sur le début de programme avec ses partenaires européens (lors de la réunion d’Athènes). Une descente aux enfers qui a été plus rapide qu’attendue même si elle n’est absolument pas surprenante. Le référendum de 2005 semble, en réalité, refermer une parenthèse ouverte en 2002, lorsque la gauche radicale avait réussi à réunir près de 13% des voix à l’élection présidentielle.