Encore un exemple de « concurrence libre et non faussée ». Le Tribunal européen de première instance, sis à Luxembourg, a confirmé aujourd'hui l'amende de 10,35 millions d'euros que la Commission a infligé, en 2003, à France Télécom, l'opérateur historique français, pour avoir tenté d'éliminer ses concurrents en pratiquant des prix « prédateurs », c'est-à-dire trop bas (l'arrêt est ici).
L’affaire remonte à la fin des années 90 : afin de s’assurer une domination totale du marché, alors
prometteur, de l’internet à haut débit destiné aux particuliers, France Télécom, profitant de sa position dominante, a demandé à sa filiale
Wanadoo
de proposer des prix tellement bas qu’aucun concurrent ne pouvait suivre. La Commission, après avoir ouvert une enquête formelle en 2001, a estimé que Wanadoo avait vendu ses services d’accès à perte –c’est-à-dire inférieur à ses coûts réels- dans le cadre d’un « plan de prédation » visant à tuer toute concurrence. Le Tribunal, qui est le premier degré de juridiction de la justice européenne, a confirmé cette analyse.
On voit bien la manoeuvre: dans un premier temps, ces prix profitent aux consommateurs. Mais, une fois seul sur le marché, l’entreprise prédatrice augmente ses prix pour récupérer ses pertes passées et faire des bénéfices...