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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Sauve-qui-peut socialiste au Parlement européen

Décidemment, les députés européens français font tout pour ne pas démentir leur mauvaise réputation. Du moins, il faut bien le dire, les élus socialistes. Sur les 31 qui ont trouvé refuge au Parlement européen, en juin 2004, après la déroute de 2002, pas moins de 8 d’entre eux ont décidé d’essayer de (re)conquérir un siège de député national à l’occasion des prochaines élections législatives, soit un bon quart de la délégation socialiste française (DSF de son petit nom)! C’est une fuite, que di
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publié le 26 février 2007 à 22h32
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h15)

Décidemment, les députés européens français font tout pour ne pas démentir leur mauvaise réputation. Du moins, il faut bien le dire, les élus socialistes.

Sur les 31 qui ont trouvé refuge au Mosco Parlement européen, en juin 2004, après la déroute de 2002, pas moins de 8 d’entre eux ont décidé d’essayer de (re)conquérir un siège de député national

à l’occasion des prochaines élections législatives, soit un bon quart de la délégation socialiste française (DSF de son petit nom)! C’est une fuite, que dis-je, un sauve-qui-peut. De là à imaginer que ceux qui restent là ne le font que faute de mieux il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas.

Parmi ceux qui ont décidé de déserter leur mandat à mi-parcours, Pierre Moscovici (photo). L'homme a pourtant tout fait pour se faire réélire, il y a un mois, vice-président et, surtout, il avait promis, en 2004, de se comporter en élève modèle après avoir, lors de la législature 1994-1997 (au moment où il est devenu ministre délégué aux affaires européennes de Lionel Jospin) surtout brillé par son absence à Bruxelles et à Strasbourg. On trouve aussi parmi les partants Stéphane Le Foll, qui doit sa place au Parlement européen à sa proximité avec François Hollande, André Laignel (c'est une surprise de découvrir que celui qui a trahi Michel Rocard en 1994 est toujours en activité), Vincent Peillon, recalé du suffrage universel en 2002 tout comme Moscovici, Adeline Hazan, Marie-Line Reynaud, Marie-Arlette Carlotti et Brigitte Douay. On remarquera, au passage, que la parité est respectée parmi les déserteurs.

En revanche, à droite et au centre, il n’y a pas de quoi rougir. Parmi les

députés de l’UMP, seule

a, pour l’instant, annoncé son désir de rentrer en France. Et sur les

UDF, seul l’ancien journaliste

est partant, même s’il n’est pas exclu que Marielle de Sarnez

et Bernard Le Hideux fassent de même pour épauler François Bayrou à l’Assemblée nationale. Il faut savoir que le mandat de député national est, en France, incompatible avec celui de député européen. Mais, et c’est rassurant pour ceux qui veulent rentrer à la maison, la perte du mandat européen ne devient effective que s’ils sont élus… Une belle assurance salaire.

Quoi qu'il en soit, les socialistes donnent une nouvelle fois le sentiment que pour eux le Parlement européen n'est qu'une voie de garage, un cimetière des éléphants. Avec les Italiens, les Français sont les seuls à agir ainsi. <strong>Pour nos partenaires, la carrière européenne est un véritable choix</strong> et il n'est guère étonnant que les députés des autres grands pays pèsent d'un poids incroyablement plus élevé que les Français. Il est vrai que tout cela est bien dans l'esprit hexagonal: 85% des élus français cumulent plusieurs mandats alors que la moyenne européenne tourne autour de 15%. Une exception française, encore une, dont personne ne peut être fier. <strong>Cela fournit une nouvelle fois la démonstration que c'est la démocratie française qui est malade, pas la démocratie européenne.</strong>