Sondage après sondage, l’un des plus solides canards belges prend l’eau : le bon peuple flamand ne soutiendrait pas sa classe politique acquise à la cause indépendantiste. Or, un nouveau sondage publié ce week-end par les quotidiens économiques francophone, l’Écho, et néerlandophone, Tijd, montre exactement le contraire :
des démocrates-chrétiens du CD & V et des indépendantistes du NV-A (appuyé par les libéraux du VLD). Mieux (ou pis) : 43 % des néerlandophones du pays souhaitent la scission du pays contre seulement 12 % des f
rancophones. Enfin, 80 % des Flamands sont opposés à l’élargissement de la région de Bruxelles capitale aux communes francophones de sa périphérie qui, pour leur malheur, se trouvent en Flandre : pour eux, le territoire flamand est déjà intangible. Bref, même si une majorité de Flamands veut garder l’appellation « Belgique » et, peut-être, la famille royale, elle appelle de ses vœux la mise en place d’une simple confédération, l’ultime pas avant l’indépendance.
Ce divorce entre le sud et le nord du pays se retrouve dans la cote de confiance des politiques : si 58 % des Flamands soutiennent Yves Leterme, l’ancien « formateur » qui a jeté l’éponge à la mi-août pour mieux rebondir, 67 % des francophones ne lui font pas confiance. En revanche, Guy Verhofstadt, l’actuel Premier ministre libéral chargé d’expédier les affaires courantes (photo), obtient un large soutien des francophones : 77 % lui font confiance contre 40 % des néerlandophones. Il faut dire que durant huit ans, Verhofstadt a réussi à enterrer le dossier communautaire. Et cela, les Flamands ne lui ont pas pardonné. La crise belge n’est pas finie.