Je me suis amusé, toujours au cours du Sommet européen, à demander au chef de l’Etat si la probable
indépendance du Kosovo n’allait pas avoir un effet de contagion en Europe et, en particulier, en Belgique. Que nenni, a répondu Nicolas Sarkozy dans une belle langue de bois :
« le problème entre Flamands et Wallons n’a rien à voir avec la question du Kosovo, mais avec un sentiment différencié des progrès de l’un et de l’autre, de la situation financière de l’un et de l’autre. C’est une affaire sérieuse. La position de la France est que la Belgique, un grand pays voisin et ami, surmonte ses difficultés. Nous ne voulons en aucun cas interférer »
. Et alors que je n’avais absolument pas suggéré que la France puisse se réjouir des difficultés belges, Sarkozy a conclu par :
« la France ne se réjouit jamais des difficultés de ses amis »
. On s’en doutait, remarquez.
Même si la guerre ne menace pas entre Flamands et Francophones, le silence têtu observé par les responsables européens sur une crise qui concerne quand même la capitale de l'Union est assez étrange. En outre, c'est un facteur d'instabilité de plus en plus préoccupant au cœur de la zone euro qui justifierait à lui seul que les partenaires de la Belgique interviennent d'une façon ou d'une autre.