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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Bruxelles, un ghetto francophone pour la Flandre

La Flandre poursuit sa politique de « containement » des non-néerlandophones à Bruxelles. La commune de Zaventem, située juste à la périphérie de la région bruxelloise et qui accueille l’aéroport international de ce qu’on appelle encore la Belgique, vient de décider de réserver la vente de terrains municipaux -et accessibles à des prix inférieurs à ceux du marché- aux seuls néerlandophones ou, à défaut, à ceux qui suivent des cours de néerlandais dans une école agréée . Les 76 lots qui seront mi
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publié le 18 décembre 2007 à 20h25
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h14)

La Flandre poursuit sa politique de « containement » des non-néerlandophones à Bruxelles. La commune de Zaventem, située juste à la périphérie de la région bruxelloise et qui accueille l’aéroport international de ce qu’on appelle encore la Belgique, vient de décider de réserver la vente de terrains municipaux -et accessibles à des prix inférieurs à ceux du marché- aux seuls néerlandophones ou, à défaut, à ceux qui suivent des cours de néerlandais dans une école agréée

. Les 76 lots qui seront mis en vente en mars à Wolluwe-Saint-Etienne sont directement concernés par cette décision.

Le seul élu francophone du Parlement flamant, Christian Van Eyken (UF), avait déposé une plainte auprès du gouverneur du Brabant flamand, Lodewijk De Witte, contre le règlement communal de Zaventem qu'il estimait discriminatoire envers les personnes non néerlandophones. En vain. Ce réglement communal « est un instrument important pour garantir le caractère flamand de communes comme Zaventem et favoriser la cohabitation entre les habitants d'un quartier », s'est réjoui l'adjoint au maire Eric van Rompuy (CD&V). Précisons que ce type de mesure existe aussi dans d'autres communes flamandes de la périphérie bruxelloise.

Pour un pays qui s'est battu pour accueillir la capitale de l'Europe, une telle politique de purification linguistique est proprement incroyable et surtout semble contraire aux traités européens qui interdisent toute discrimination. En pratique, cela signifie que si un fonctionnaire ou un député européen veut acheter en Flandre, il devra parler flamand… Remarquez, l'idée est peut-être bonne : on devrait l'appliquer en France pour limiter l'achat de résidences secondaires par les Britanniques ou les Flamands ;-) À part ça, tout va très bien en Belgique.