Bon, ce n’est pas vraiment l’objet de ce blog, je le reconnais. Mais je me suis étranglé ce matin, en lisant
dans mon journal préféré une
[ interview ]
d’Arnaud Montebourg (photo Reuters), le député socialiste qui veut laver plus blanc la Ve République au point de la transformer en VIe République (et accessoirement qui a défendu le non à la Constitution européenne). Voici l’extrait qui a failli m’emporter:
<strong>Vous qui avez défendu le non-cumul des mandats serez candidat aux cantonales en Saône-et-Loire. Comment vous justifiez-vous ?</strong>
<em>Ce n'est pas un abandon. C'est un changement de pratique personnelle, et un changement de priorité. Ce qui est en jeu, c'est la crédibilité de la gauche et de ses dirigeants. Cette crédibilité est aussi importante que l'exigence du mandat unique. Elle ne se construira pas seulement grâce à des prises de position à la tribune de l'Assemblée. Nous sommes écartés du pouvoir depuis cinq ans, et pour cinq ans encore. Le problème n'est plus de se battre pour l'exemplarité à l'intérieur de la gauche, mais de vaincre la droite. Et nous avons besoin de forger des politiques innovantes, qui servent d'exemples de résistance face à l'absolutisme sarkozyste, et à préparer à l'alternance. Ce qui marche au plan local doit marcher au plan national.</em>
Il faut oser, non? Si on déchiffre correctement sa langue de bois, il veut cumuler, comme la quasi-totalité de ses collègues (record d'Europe des cumulards), afin de vaincre la droite. Si ça n'est pas avoir la grosse tête, ça, on se demande ce qui c'est. Surtout, lui qui a critiqué le cumul des mandats, au point de vouloir l'interdire, le voilà qui y voit un moyen de «forger des politiques innovantes»... Plus c'est gros, plus ça passe.