Alors qu’il s’était contenté d’un simple communiqué lors de la ratification du traité de Lisbonne par la
Hongrie, la Slovénie, Malte et la Roumanie, José Manuel Durao Barroso (photo: JQ) s’est fendu d’une mini-conférence de presse à 12 h 30, au Berlaymont, le siège de la Commission européenne, pour se réjouir du vote du Parlement français. En effet, après l’Assemblée nationale, hier, le Sénat a donné dans la nuit de jeudi à vendredi son feu vert à la ratification par 265 voix contre 42 (23 communistes, 13 socialistes, 2 UMP, 2 radicaux, 2 non-inscrits) et 13 abstentions (3 UMP, 9 socialistes, 1 non-inscrit).
Pour le Président de la Commission, la ratification française est un « événement spécial » d'où son geste solennel qu'il ne répétera sans doute pas : « la France n'est pas le premier pays à ratifier, mais c'est le premier pays à avoir voté contre » le projet de Constitution européenne. « En se montrant parmi les premiers États membres à adopter le traité de Lisbonne, la France confirme sa volonté d'engagement au premier plan européen », a-t-il souligné. Il a salué « tout particulièrement » le rôle joué par Nicolas Sarkozy dans la sortie de crise : « La France a ensuite été à l'origine du dépassement du problème lorsque le Président Nicolas Sarkozy a fait des propositions sur le traité simplifié ». Un coup de chapeau qui ne peut pas faire de mal alors que Barroso est en campagne pour sa réélection à la tête de la Commission en juin-juillet 2009.
Je l'ai interrogé sur le mode de ratification choisi en lui demandant si cela ne risquait pas d'éloigner les citoyens français de la construction communautaire. Barroso a répondu que chaque pays était libre de déterminer la procédure de ratification. Il a néanmoins estimé qu'on ne pouvait pas considérer que le référendum était « supérieur » au vote du Parlement : « on ne peut pas dire qu'une ratification par la voie parlementaire a moins de légitimité qu'une autre ratification, sinon on met en cause les fondements de base de la démocratie et de l'État de droit ». Pour lui, la « démocratie représentative » « c'est la démocratie ».
NB: Mon article dans Libération de ce jour est ici.