Comme prévu, le Kosovo a proclamé son indépendance unilatérale hier après-midi (c’est
[ l’événement ]
de
Libération). Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sont réunis aujourd’hui à Bruxelles pour essayer de parvenir à une position commune (mon article est
[ ici ]
). Un autre événement très important a eu lieu le même jour : les électeurs de la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, ont envoyé à la retraite, hier, le président sortant, le nationaliste Tassos Papadopoulos, tenant d’une ligne dure à l’égard de la Turquie qui occupe le nord de l’île depuis 1974. Il a été devancé par
Ioannis Kasoulides
, un député européen de droite (33,51 % des voix contre 31,79 %). Le second tour, dimanche prochain, l’opposera au candidat communiste, le président du Parlement Demetris Chrisofias, qu’il n’a devancé que d’un cheveu (980 voix...).
À la différence du Président sortant, qui avait appelé, en 2004, à voter contre le plan de réunification de l’île présenté par l’ONU et accepté, par référendum, par les Chypriotes turcs, les deux finalistes sont en faveur d’un rapprochement entre les deux communautés. Le lien avec le dossier du Kosovo ? Chypre est le pays le plus opposé à la reconnaissance de la sécession de la province serbe, de peur que cela ne créât un précédent dont pourrait se prévaloir Chypre du nord. La défaite de Papadopoulos change la donne, puisqu’elle offre la perspective d’un règlement pacifique de la division de l’île: 70% des Chypriotes (participation de près de 90%) n’ont-ils pas voté pour des candidats favorables à une solution négociée? Il est aussi intéressant de noter que le référendum négatif sur la réunification de l’île a eu lieu avant que Chypre ne rejoigne l’Union. Faut-il voir dans les élections de dimanche l’effet apaisant de l’adhésion ?