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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Apartheid linguistique : la Région flamande met le holà

Le cabinet de Marino Keulen, le ministre de la Région flamande chargé des affaires intérieures, vient de m’annoncer que le règlement de la commune flamande de Liedekerke (20 km à l’ouest de Bruxelles) permettant d’interdire l’accès des « plaines de jeux » aux enfants non néerlandophones sera annulé : « en discriminant les enfants selon leur connaissance du néerlandais, il est contraire à la Constitution », m’a-t-on expliqué. L’annulation sera « effective dans quelques jours ».La Région ne cache
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publié le 26 mars 2008 à 17h16
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h14)

Le cabinet de Marino Keulen, le ministre de la Région flamande chargé des affaires intérieures, vient de m’annoncer que le règlement de la commune flamande de Liedekerke (20 km à l’ouest de Bruxelles) permettant d’interdire l’accès des « plaines de jeux » aux enfants non néerlandophones sera annulé :

« en discriminant les enfants selon leur connaissance du néerlandais, il est contraire à la Constitution »,

m’a-t-on expliqué. L’annulation sera

« effective dans quelques jours »

.

La Région ne cache pas son embarras devant une affaire qui ternit un peu plus la réputation de la Flandre. L'identité flamande est-elle menacée au point que l'on fasse la chasse aux enfants francophones ?

Anecdote amusante : j’ai essayé de joindre le bourgmestre de Liedekerke, Luc Wynant (CD&V), en vain : il a quitté le pays ainsi que ses adjoints, semble-t-il… Personne n’a accepté, à la gemeente (commune) de Liedekerke, de me parler dans une autre langue que le flamand (à 20 km de Bruxelles), que ce soit le français, l’anglais, l’allemand. Je n’ai pas essayé le serbo-croate. Curieusement, en revanche, on semblait me comprendre aisément. De même, à la Région, dont le siège est à Bruxelles, je n’ai pas pu parler directement à Marino Keulen car il ne parle que flamand… Cela en dit long, très long sur l’ouverture d’esprit des édiles flamands.