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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

La BCE fête ses dix ans

Aujourd’hui, la Banque centrale européenne fête ses dix ans d’existence. Pour marquer le coup, Libération publie aujourd’hui un «instantané»  -que j’ai écrit avec Grégoire Biseau, le chef du service économie-, c’est-à-dire une double page sur un fait d’actualité, mettant en scène l’affrontement autour de l’euro fort, principale pomme de discorde européenne. Pour ce faire, nous avons choisi Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, que certains accusent de mener une «politique de l’euro fort»,
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publié le 2 juin 2008 à 16h03
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h13)

Aujourd’hui, la Banque centrale européenne fête ses dix ans d’existence. Pour marquer le coup, Libération publie aujourd’hui un

-que j’ai écrit avec Grégoire Biseau, le chef du service économie-, c’est-à-dire une double page sur un fait d’actualité, mettant en scène l’affrontement autour de l’euro fort, principale pomme de discorde européenne. Pour ce faire, nous avons choisi Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, que certains accusent de mener une «politique de l’euro fort», et Louis Gallois, le PDG d’EADS, principal contempteur de l’euro fort.

Historiquement, je vous rappelle que l'Allemagne s'est toujours opposée à la France sur la nécessité d'avoir une politique de change, ce qui s'est traduit dans le traité de Maastricht, négocié en 1991, par un article qui  ne tranche pas entre des conceptions philosophiques opposées. Pour les Allemands, la politique de stabilité des prix est prioritaire sur le taux de change et non l'inverse. Dans le livre que j'ai écrit avec Thomas Klau, «Ces hommes qui ont fait l'euro» (Plon 1999), j'ai interrogé, en 1998, Helmut Schlesinger, un ancien président de la Bundesbank. Ses propos étaient prophétiques: «si un pays, par exemple la France, voulait se servir du taux de change pour favoriser les exportations ou l'emploi -que Dieu nous en garde- il y aurait des conflits. Ca, c'et prévisible. Ceci, c'est un point où nous n'avons pas encore de convergence du vue. Nous n'avons pas réussi à nous en convaincre mutuellement. Pour moi, ce problème peut devenir plus grand que celui des déficits budgétaires». Bien vu, non?

(Photo: JQ)