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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Belgique : nouvelles du front

La crise belge n’a pas évolué d’un iota durant l’été. Tout le monde s’attend à ce qu’elle rebondisse dans les prochains jours, la Flandre n’ayant pas mis son mouchoir sur ses revendications autonomistes, voire indépendantistes, bien au contraire. Comme le proclame aujourd’hui dans Le Soir Charles Picqué, le ministre-président de la région de Bruxelles-capitale, « la Belgique vit son dernier round ». Il reconnaît même qu’il s’était montré trop optimiste dans le passé. Pourtant, comparé au reste d
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publié le 3 septembre 2008 à 23h35
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h13)

La crise belge n’a pas évolué d’un iota durant l’été. Tout le monde s’attend à ce qu’elle rebondisse dans les prochains jours, la Flandre n’ayant pas mis son mouchoir sur ses revendications autonomistes, voire indépendantistes, bien au contraire. Comme le proclame aujourd’hui dans

Charles Picqué, le ministre-président de la région de Bruxelles-capitale,

« la Belgique vit son dernier round »

. Il reconnaît même qu’il s’était montré trop optimiste dans le passé. Pourtant, comparé au reste de la classe politique francophone, Picqué a fait montre d’une rare lucidité. Pour lui, ce sera le confédéralisme ou l’éclatement pur et simple du Royaume.

Pendant ce temps, l'intolérance linguistique des Flamands ne se cache plus. Une journaliste française qui rentrait de vacances, il y a quelques jours, a voulu prendre un taxi à Zaventem, ville flamande où se trouve l'aéroport de Bruxelles. Le chauffeur l'a viré de son taxi, car elle ne parlait pas le néerlandais. Les journaux francophones ont révélé que Stéphane Bern, le présentateur de télévision, s'est fait prendre à partie par un serveur d'un restaurant de Bruges (Flandre) parce qu'il ne parlait pas la langue locale. Le garçon qui ne l'a pas reconnu, les chaines françaises n'étant plus distribuées depuis longtemps sur le câble flamand, n'a pas voulu le croire quand il a dit qu'il était Français : « c'est toujours ce que vous dites, vous les francophones ».

Enfin, pour la bonne bouche, un extrait du règlement intérieur d’une école néerlandophone de Wezembeek Oppem, l’une des « communes à facilités » de la périphérie bruxelloise, majoritairement peuplée de francophones. Beaucoup d’Européens non francophones, attirés par la bonne réputation de l’enseignement flamand, y inscrivent leurs enfants.

<em>« Vous choisissez pour votre enfant une école primaire "néerlandophone ». De par notre situation spécifique, nous attirons des allophones. Les parents qui choisissent notre école s'engagent à respecter son caractère néerlandophone. A l'intérieur de l'école, à la porte de l'école, et au lieu où vous venez chercher votre enfant, l'école vous demande expressément de parler exclusivement le néerlandais officiel. L'école veut aider l'enfant dans son développement. Le développement linguistique en fait partie. Vous pouvez inciter votre enfant à lire des livres et des BD en néerlandais et lui faire regarder des émissions pour enfants en néerlandais. L'effet est important. En revanche, si votre enfant continue à parler une autre langue que le néerlandais, les efforts des enseignants seront vains »</em>.

Autrement dit, il est fortement conseillé aux Européens d’abandonner leur langue maternelle. Riant pays, non ?