Ce qui est arrivé à notre ami Vittorio de Filippis et la façon dont cette affaire a été traitée dans Libération a donné lieu sur notre site (mais aussi par courrier ou au téléphone) à de nombreuses réactions. La majorité consistait en des témoignages de soutien à notre journaliste. Mais une partie revenait à des variations sur le thème : «Ah ! Vous autres les journalistes parisiens, bobos, dès qu'il vous arrive quelque chose vous en faites toute une histoire, alors que…» Le reste de la phrase comportant souvent des considérations plus ou moins sympathiques.
Pour répondre à ces commentaires et ces réactions, il faut préciser que le traitement de ce sujet a donné lieu à de nombreuses discussions au sein de la rédaction. Notre volonté a été de ne pas apparaître comme les représentants d’une corporation défendant ses privilèges. En «couvrant» ce fait divers particulier, très proche de nous, nous avons voulu montrer et analyser un cas qui peut un jour concerner tout citoyen. Les questions que cette affaire pose en matière de libertés publiques et de procédure pénale sont universelles. Il reste que cette affaire vise un journaliste et un journal, et que la liberté de la presse est en jeu. Cela valait donc d’être raconté et expliqué. En avons-nous trop fait ? Nous ne le pensons pas.
N’en déplaise aux donneurs de leçon (qui pour la plupart ne nous lisent pas), cela ne nous a pas empêchés de couvrir les affaires de Tarnac (sabotage des lignes TGV), le bain de sang de Bombay ou