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Blog «Coulisses de Bruxelles»

Lisbonne : le second référendum irlandais peut-il être gagné ?

Un sondage publié aujourd’hui par le Sunday Independent montre que les Irlandais semblent rassurés par les concessions obtenues par leur gouvernement lors du sommet européen de décembre, en particulier l’abandon de la réforme de la Commission : 55 % se disent désormais prêts à approuver le traité (plus 16 points par rapport à un précédent sondage publié par le même journal juste avant le Conseil européen de décembre), alors que 37 % voteraient non (moins 7 points), alors que les indécis ne sont
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publié le 11 janvier 2009 à 22h06
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h13)

Un sondage publié aujourd’hui par le

montre que les Irlandais semblent rassurés par les concessions obtenues par leur gouvernement lors du sommet européen de décembre, en particulier

:

55 % se disent désormais prêts à approuver le traité

(plus 16 points par rapport à un précédent sondage publié par le même journal juste avant le Conseil européen de décembre), alors que 37 % voteraient non (moins 7 points), alors que les indécis ne sont plus que 15 % (contre 24 % un mois auparavant). Un

par le Irish Times donnait déjà le oui gagnant, mais avec une marge beaucoup plus étroite (43 % contre 39 % et 18 % d’indécis). Bref, tout indique que les angoisses irlandaises ont bel et bien été traitées…

Reste à savoir quel sera l'effet de la crise économique majeure que traverse l'Irlande sur le vote des citoyens. Première économie de la zone euro à entrer en récession, début 2008, ce qui a incontestablement eu un effet négatif sur le référendum de juin 2008, elle devrait connaître un plongeon sans précédent depuis la seconde guerre mondiale de son activité en 2009, à – 4 % du PIB. Pour donner une idée de l'ampleur du ralentissement, il faut se rappeler que la croissance moyenne de l'Irlande entre 1998 et 2007 a été de 6,8 % contre 2,3 % dans la zone euro… Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles : ainsi, Dell, le constructeur américain de PC, a annoncé la semaine dernière qu'il allait délocaliser son usine de Limerik en Pologne. À elle seule, cette entreprise pèse 5 % du PIB irlandais… Autant d'éléments qui risquent de pousser les Irlandais à manifester leur mauvaise humeur dans les urnes.

En même temps, par son ampleur, la crise montre à quel point l'Union a été un bouclier qu'il convient de renforcer et non d'affaiblir. Le sort du petit voisin islandais, une petite économie très ouverte comme celle de l'Irlande, est là pour servir de « maison témoin » en quelque sorte. Comme me le confiait un député travailliste britannique la semaine dernière, « les Irlandais étaient devenus extrêmement arrogants, croyant qu'ils ne devaient leur réussite qu'à eux-mêmes et non à l'Europe. La crise leur a rappelé à quel point ils étaient dépendants et cela pourrait jouer en faveur de Lisbonne ».

Le ministre des affaires européennes irlandais, Dick Roche, a, en tout cas, mis en garde ses compatriotes, le 30 décembre, contre un second « non » : <em>« nous déciderons si l'Irlande reste au centre du jeu ou si elle se détache partiellement de l'Union et se marginalise »</em>. Une façon de reconnaître que Dublin n'aura pas d'autre choix que de sortir de l'Union en cas de nouveau non ?