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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

L’Irlande redécouvre les vertus de l’Europe

Confrontés à une brutale et profonde récession, les citoyens irlandais ont compris que, seuls, ils ne parviendront pas à s’en sortir : un sondage publié vendredi réalisé par LMR (Lansdownd Market Research), 58 % des personnes interrogées sont « totalement d’accord » ou « d’accord » avec l’hypothèse selon laquelle l’Irlande votera « oui » lors du prochain référendum sur le traité de Lisbonne, 29 % la désapprouvant et 12 % étant sans opinion. Sondage après sondage, il se confirme donc que les Irl
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publié le 31 janvier 2009 à 16h41
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h13)

Confrontés à une brutale et profonde récession, les citoyens irlandais ont compris que, seuls, ils ne

parviendront pas à s’en sortir : un sondage publié vendredi réalisé par LMR (Lansdownd Market Research), 58 % des personnes interrogées sont « totalement d’accord » ou « d’accord » avec l’hypothèse selon laquelle l’Irlande votera « oui » lors du prochain référendum sur le traité de Lisbonne, 29 % la désapprouvant et 12 % étant sans opinion.

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Il est vrai que la campagne arrogante du printemps dernier apparaît aujourd’hui totalement décalée par rapport à la réalité. Les tenants du « non » avaient en particulier expliqué que l’Irlande ne devait pas grand-chose à l’Union et que son développement tenait essentiellement à ses propres forces : bref, il convenait de refuser tout nouveau partage de souveraineté et se contenter de l’Europe telle qu’elle était.

Les mois écoulés ont fait la démonstration que, sans l’Union, la crise aurait été bien pire : l’exemple de l’île voisine, l’Islande, ruiné et sous assistance du FMI, sert de piqûre de rappel, s’il en était besoin. Il n’y a pas qu’une lettre de différence entre les deux îles, il y a surtout l’appartenance à la zone euro. À Bruxelles, il se murmure d’ailleurs que l’Islande pourrait demander son adhésion d’ici à l’été, prélude à l’adoption de la monnaie unique.

Reste qu’en dépit de cet indéniable succès, l’Union continue à souffrir de ses insuffisances institutionnelles qui l’empêchent de réagir de façon plus déterminée pour faire face à la dégradation de la conjoncture. Lisbonne n’est pas la panacée, loin de là, mais, s’il rentre en vigueur, il permettra d’améliorer quelque peu la machinerie communautaire. Bref, le temps du moins d’Europe semble derrière nous, la violence de la crise mondiale montrant qu’aucun pays ne peut faire face isolément. On pourra certes objecter qu’un mois avant le référendum du 12 juin 2008, les sondages étaient aussi positifs. La seule grosse différence est que, cette fois, les Irlandais ont déjà voté et qu’on ne voit pas très bien pourquoi ils cacheraient leur refus de Lisbonne s’ils devaient persister.