Dimanche 8 février, à 20h, à Paris, la soirée Pigalle is back (cabaret interlope de Madame H), c'est l'occasion de découvrir le performer Corrine, incarnation de la femelle dans tous ses états : hystérique, hystérique, hystérique.
Le terme d'hystérie vient du médecin grec Hippocrate, qui invente ce mot pour définir une pathologie déjà décrite par les plus anciens textes médicaux répertoriés en Egypte, 2000 ans avant JC. Pour Hippocrate et les Égyptiens, les symptômes hystériques ne concernent que la femme, d'où le mot hystérie (utérus en grec). Une théorie veut que l'hystérie soit causée par le déplacement de l'utérus à l'intérieur du corps… Partant du principe que les hystériques sont des femmes en manque, souffrant de frustration sexuelle, Hippocrate propose la solution idéale à cette "maladie d'amour" : il faut faire "de l'exercice". En 1859, Paul Briquet avance l'idée selon laquelle les hommes aussi peuvent être hystériques. Mais la théorie d'Hippocrate continue à marquer les consciences. D'une femme agitée, on dit qu'elle est "hystérique" (avec une sorte de compassion moqueuse. Il lui faudrait un bon coup voilà tout). Les hommes, eux, sont dit "histrioniques", c'est à dire qu'ils sont comparés à des acteurs un peu outranciers. Ce qui m'amène à Corrine.
De son vrai nom "the man inside Corrine" (l'homme à l'intérieur de Corrine), Corrine est l'incarnation idéale de l'hystérie. Son maquillage rappelle ceux des acteurs de kabuki (l'opéra japonais). Sa voix de fausset est celle d'une drag queen. Ses formes exacerbées, nichons en mousse et orthèses de fesse, l'assimilent à quelque chose entre la diva et le monstre. Et quand Corrine débarque sur scène (ce dimanche 8 février au Divan du monde), dans une tenue de pute futuriste, harnachée d'accessoires sado-masos, de godes géants, reliée par perfusions à des sacs de substances hallucinogènes ou montée sur un tapis de course à roulette, on n'ose même plus rire. Corrine est une créature bien trop outrancière pour se laisser traiter de frustrée. Femme en manque, elle ? La voici qui entame sa chanson "Bug on drug", tout en chevauchant son tapis de course sur le mode "galop". "Toute petite, déjà, j'me gavais de mort au rat", dit-elle, clamant les vertus du sport comparées à celles de l'ecsta. "Je m'en injectais partout, de la javel à la trychlo". Corrine a tout testé, dans la démesure : de la gégène aux piquouzes de viagra. Sexe, drogue et rock'n roll.
Mais maintenant c'est fini. Corrine
n'est plus en manque. Elle fait de la gymn tonique et vient, devant les
foules, combattre le fléau de la drogue (bon, on verra à la fin de
cette chanson-karaoke que c'est pas encore gagné pour Miss Corrine)
devant un écran géant, avec en bonus une chorégraphie de Trois Corrines
en même temps… Après quoi, place à la prestidigitation. Corrine
présente un tour de magie, le tour de la folle découpée en trois, qui
se termine par une surprise de taille… "On devrait s'apercevoir à la fin du tour qu'il y a bel et bien un «homme dedans Corrine» !" annonce Sébastien Vion (l'homme à l'intérieur de Corrine).
Bref,
si vous aimez l'hystérie, ne ratez pas ces deux numéros traitant du
corps et de ses étonnantes transformations. Il règne – dans les soirées
Pigalle is back – une sorte de fièvre contagieuse qui n'exclut
ni l'auto-critique, ni l'humour noir. Les décadents ont peut-être tout
essayé (disent-ils ironiquement) en matière de sexe, d'expérience
limite ou de modifications corporelles, mais ça les rend peut-être plus
aptes que les autres à parler de l'amour. Démonstration en live ce
dimanche soir, dans un cabaret connu pour avoir été le premier lieu de
strip-tease en France.
Après le succès de sa première édition, Pigalle is back revient avec des revenant-es, de nouvelles performances, de nouvelles créatures… et surtout du transgenre, du sexy, des vidéos, du rock’n'roll live, des boissons, du freaks, de l’électro et beaucoup de décadence !
avec Flaming Pussy Project, Lazlo, Corrine, Monsieur K, Sultan, Monsieur Katia, Jo Bernardo et le garçon formidable. Au Piano : Mr Anna Petrovna. Vidéos : Tom de Pékin
Après le show : DJ set de Patrick Vidal pour danser jusqu’à 2h !!!
Préventes : 10€. Sur place : 15€
Divan du monde : 75 rue des Martyrs Paris 18è. Métro Pigalle
Infoline : 01 42 52 02 46