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DESINTOX

Sarkozy et son bouclier fiscal allemand

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«On ne peut pas vouloir faire l’Europe et refuser le bouclier fiscal que l’Allemagne a inscrit dans sa Constitution.»
Un rapport qui sera remis lundi au président Nicolas Sarkozy préconise une direction plus collégiale des centres hospitaliers universitaires (CHU), au moment où son projet de faire du directeur le "seul patron" de l'hôpital est contesté par le corps médical. (© AFP Philippe Wojazer)
publié le 12 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 mai 2009 à 6h51)

Intox

Péché originel de la politique économique de Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal cristallise toujours les critiques. Pour dégonfler la fronde, Sarkozy s’abrite depuis plusieurs mois derrière un prétendu bouclier fiscal que les Allemands auraient inscrit dans leur Constitution.

«Le principe selon lequel l'Etat n'a pas le droit de prélever plus de 50 % de l'argent gagné par un contribuable, les Allemands y sont tellement attachés qu'ils l'ont inscrit dans la Constitution», affirmait le Président, le 24 mars à Saint-Quentin (Aisne). Il ajoutait, pour mieux moquer les socialistes français : «Il ne viendrait à l'idée, naturellement, d'aucun membre de la CDU de revenir sur cet engagement, mais - plus intéressant - d'aucun socialiste allemand non plus A Nîmes (Gard), lors d'un discours sur l'Europe, le 5 mai, il a remis une couche : «On ne peut pas vouloir faire l'Europe et refuser le bouclier fiscal que l'Allemagne a inscrit dans sa Constitution.»

Désintox

Nicolas Sarkozy pourra le marteler cent fois, cela ne changera rien à l’affaire : la loi fondamentale allemande ne garantit aucun mécanisme tel que celui mis en place par Dominique de Villepin (bouclier fiscal à 60 %) puis Sarkozy (qui l’a abaissé à 50 %), pas plus qu'elle ne fixe de taux maximal d’imposition.

L’article 14 de la loi fondamentale allemande (l'équivalent de notre Constitution), qui garantit le droit de propriété, dispose que la propriété doit