La commissaire européenne au budget a été élue, dimanche, Présidente de la République de Lituanie. À 53 ans, c’est la première femme à être élue à ce poste dans la petite République balte (elle prêtera serment le 12 juillet): elle a obtenu dès le premier tour 68,2 % des suffrages dans un scrutin où la participation a atteint 51,7 %.

Ses pouvoirs sont réels : elle nomme et révoque le chef du gouvernement ainsi que les ministres de son cabinet. Elle a d’ailleurs déjà annoncé que si elle maintiendrait en fonction l’actuel premier ministre de centre droit, elle entendait remanier le gouvernement : « Ou bien la personne est capable de réparer ses erreurs et elle continue de travailler, ou bien elle part ». Elle veut aussi impliquer davantage son pays dans l’Union européenne : « la Lituanie doit plus investir en Europe, trouver des amis en Europe de l’Ouest et utiliser les avantages que donne l’adhésion à l’Union ». Parmi ses autres pouvoirs, elle dispose d’un droit de veto sur le budget voté par le parlement ce qui lui donne une influence sur la politique économique. Tout comme en France, elle a la haute main sur la politique étrangère et la défense. Bref, elle est plus proche de Nicolas Sarkozy que de Vaclav Klaus qui exerce essentiellement le ministère de la parole.
Cette anglophone, qui a appris le français, a géré avec prudence et pragmatisme son portefeuille à la Commission. Son bilan est en demi-teinte : si elle a réussi à lancer une réflexion de fond sur la nécessaire réforme du budget communautaire, elle n’a pas pu obtenir l’augmentation du budget communautaire qu’elle souhaitait, en 2005. Elle était très appréciée des journalistes pour son franc-parler et ses récits de la vie quotidienne à la Commission étaient un vrai délice.