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Blog «Coulisses de Bruxelles»

L’absentéisme en commission parlementaire, le grand malaise des eurodéputés

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À chaque classement des eurodéputés selon leur assiduité, on entend les sempiternelles récriminations : on ne tient compte que des présences en assemblée plénière, pas en commissions parlementaires, là où tout se joue vraiment. De même, rien n’est dit sur le travail au sein des groupes politiques, dans les États membres pour expliquer l’Europe, etc., etc.  C’est tout à fait exact, beaucoup de ces données n’existant tout simplement pas. Mais, pour les commissions parlementaires, des registres de
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publié le 22 mai 2009 à 5h00
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h12)
DSC03502 À chaque classement des eurodéputés selon leur assiduité, on entend les sempiternelles récriminations : on ne tient compte que des présences en assemblée plénière, pas en commissions parlementaires, là où tout se joue vraiment. De même, rien n’est dit sur le travail au sein des groupes politiques, dans les États membres pour expliquer l’Europe, etc., etc.  C’est tout à fait exact, beaucoup de ces données n’existant tout simplement pas. Mais, pour les commissions parlementaires, des registres de présence existent. Mais ils ne sont pas publics…
Afin de permettre une meilleure connaissance du travail des députés, le 12 janvier dernier, le bureau du Parlement européen (présidents et vice-président) a donc pris la décision logique de rendre ces registres accessibles, une décision confirmée par un vote de la plénière. Bref, le grand vent de la transparence semblait enfin souffler. Mais, le 6 mai, patatras : le bureau décide finalement de garder les registres secrets : seuls la socialiste Martine Roure, le vert Gérard Onesta et le conservateur Alejo Vidal-Quadras ont maintenu leur vote pour une publication immédiate.
« On comprend ce revirement », ironise Onesta : « cela aurait mis à mal la hiérarchie DSC05721 apparente », car beaucoup de députés européens présents en session plénière pour voter et se montrer sèchent purement et simplement le travail en commission parlementaire, infiniment plus obscur et plus ingrat. On imagine donc les pressions qu’ont dû subir le Président de l’europarlement et ses vice-présidents, certaines « vedettes » nationales n’ayant aucune envie que leur absentéisme apparaisse de façon aussi béante : on pourrait ainsi montrer qu’un député n’était pas présent au moment de la négociation du compromis sur une directive « indigne », compromis qu’il dénonce depuis inlassablement…

Allez, pour rire un peu, je suis prêt à prendre le pari que Philippe de Villiers, l’agité du bocage, le député français le plus absent des plénières (51 % de présence), qui a réussi à signer le registre des présences pour toucher son indemnité journalière le jour du vote de la directive REACH et qui a « oublié » de participer au vote de ce texte fondamental, n’a quasiment jamais siégé à la commission de la pêche ou à celle du développement régional dont il est membre. Pari tenu ?


Au fait, le site Parlorama.eu qui classe les eurodéputés selon leur présence est enfin réouvert. Les députés qui avaient fait pression pour sa fermeture définitive en sont pour leurs frais. Qui aura le courage d'aller en justice pour démontrer que son classement est erroné?