C’est le second revers en quinze jours pour le président sortant de la Commission européenne.
Non seulement, il n’a réussi à obtenir qu’un soutien politique des vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement lors de leur sommet des 18 et 19 juin, et non une nomination juridique, mais le Parlement européen refuse de voter son investiture le 15 juillet comme il l’espérait.

La présidence suédoise de l’Union l’a officiellement reconnu, vendredi, après avoir consulté les sept présidents de groupe politique du Parlement. « On ne prendra pas de décision sur M. Barroso au mois de juillet mais nous espérons que cette décision sera prise plus tard », a expliqué le premier ministre suédois, Fredrick Reinfeld, à l’issue d’une rencontre bilatérale avec le Président de la République française. « Désignation le 15 juillet ou le 15 septembre, ce n’est pas un drame », s’est consolé Nicolas Sarkozy : « ce qui est important, c’est qu’il n’y ait pas d’opposition entre les deux grandes institutions que sont le Parlement européen et le Conseil ».
« C’est un revers majeur pour M. Barroso », s’est réjoui Martin Schulz, le président du groupe socialiste. « La présidence suédoise du Conseil s’est rangée au principe de réalité. C’est le Parlement qui fixe son agenda, pas les chefs d’Etat et de gouvernement », a constaté Marielle de Sarnez (Modem, qui siège sur les bancs du groupe démocrate et libéral). Reste à savoir ce que fera le Parlement de ce délai supplémentaire : contraindre Barroso à élaborer un programme nettement recentré ou essayer de trouver des candidats alternatifs. Cette seconde hypothèse a la faveur de Daniel Cohn-Bendit, le président du groupe Vert et fer de lance de la campagne « Stop Barroso » qui redoute par dessus tout un président de la Commission plus affaibli que jamais et prêt à tout pour complaire aux Etats. Samedi, il a avancé « dix personnalités meilleures que Barroso » : l’Irlandaise Mary Robinson, ancienne présidente de la République, l’Allemand Joschka Fischer, le président du PSE, Poul Nyrup Rasmussen, le président du groupe démocrate et libéral Guy Verhofstadt. « À droite, vous avez Chris Patten, un des meilleurs commissaires qui ait été à l’Union européenne (...) ou pourquoi pas Fillon ? ».
Photo: Thierry Monasse