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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Parlement européen : Strasbourg nid de malfaçons

« Depuis dix ans, nous vivions avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes », commente, fataliste, Gérard Onesta, vice-président sortant du Parlement européen. Ce député vert, qui était en particulier chargé de la politique immobilière, raconte que des équipes appointées par l’Europarlement pour vérifier l’état du bâtiment strasbourgeois livré flambant neuf en 1999 ont découvert, hier, que les poutrelles métalliques soutenant la coupole de l’Hémicycle n’avaient été floquées, c’est-à-dire ig
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publié le 8 juillet 2009 à 19h19
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h12)
DSC06888 « Depuis dix ans, nous vivions avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes », commente, fataliste, Gérard Onesta, vice-président sortant du Parlement européen. Ce député vert, qui était en particulier chargé de la politique immobilière, raconte que des équipes appointées par l’Europarlement pour vérifier l’état du bâtiment strasbourgeois livré flambant neuf en 1999 ont découvert, hier, que les poutrelles métalliques soutenant la coupole de l’Hémicycle n’avaient été floquées, c’est-à-dire ignifugées, que très partiellement. « Normalement, le flocage permet au métal de résister au feu durant 90 minutes, une charpente en bois résistant de deux à trois heures. Là, c’était 20 minutes maximum ». Manque de chance : il y a presqu’un an, en août dernier, un faux plafond s’était effondré dans un hémicycle heureusement désert à ce moment-là. Deux sessions avaient dû avoir lieu à Bruxelles, le temps de dégager les dix tonnes de gravats et de remplacer et sécuriser la structure.
« C’est une erreur de débutant incroyable », s’indigne Gérard Onesta. « On a trouvé, car on a DSC02022 cherché, ce qui est grave. À la suite de l’effondrement de la coupole en 2008, on a créé une équipe de maintenance pour surveiller les 1,2 millions de mètres carrés que nous occupons. Si un feu avait éclaté avant qu’on ne trouve ce défaut, on aurait eu droit à une belle catastrophe ». Pour lui, « l’entreprise qui a floqué est manifestement responsable, mais aussi les bureaux de contrôle qui ont apposé leur visa. Nous allons évidemment engager des poursuites judiciaires ».
Les travaux vont sans doute durer jusqu’en avril prochain. Hier soir, le bureau du Parlement a néanmoins décidé de maintenir les sessions de Strasbourg au grand dépit des adversaires de ce triple siège (le Parlement a aussi un hémicycle et des services au Luxembourg). Pour assurer la sécurité, le nombre de pompiers présent va être multiplié afin d’identifier rapidement tout départ de feu dans le bâtiment. « Les anti-Strasbourg avaient porté un casque de chantier l’année dernière pour manifester leur défiance. Cette fois-ci, on n’échappera pas aux casques de pompier », parie Onesta. En tous les cas, les nouveaux députés qui ignoraient tout de cette querelle récurrente du siège ont été vite mis dans l’ambiance.

Photos:JQ