Le Belge Louis Michel, commissaire en charge du développement (photo: en 2006) ,quitte la Commission : élu au Parlement européen, il siègera à Strasbourg à partir du 14 juillet. En revanche, sa collègue bulgare, Meglena Kuneva, chargée de la consommation, elle aussi élue à Strasbourg (sur la liste du parti libéral de l’ancien roi bulgare, Siméon, qui n’a obtenu aucun élu lors des législatives du 5 juillet), a décidé de rester à son poste.
Son choix est assez curieux, puisque le futur premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a déjà annoncé qu’il ne la reconduirait pas dans ses fonctions. Mais comme elle a pris sa décision après un entretien avec celui-ci, on peut légitimement penser qu’il lui a promis un fromage attrayant si elle achevait son mandat, le 1er novembre. En effet, si elle avait quitté son poste le 14 juillet, la désignation de son successeur serait revenue à l’actuel premier ministre bulgare, le socialiste Stanichev qui se serait sans doute fait un plaisir d’envoyer à Bruxelles l’un de ses hommes, même si cela n’avait été que pour quelques mois.
Côté belge, le libéral francophone Louis Michel sera remplacé par un libéral flamand, l’actuel ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, un poste qui lui était promis en vertu de l’accord de majorité fédérale conclu en 2008. Ce choix est assez curieux, puisque la Belgique promeut un homme dont le parti a subi une sévère déculottée aux dernières élections régionales (il perd 5 points par rapport à 2004 et passe sous la barre des 15 %). Le plus amusant est qu’il devrait être remplacé au ministère des Affaires étrangères par un autre grand perdant, Yves Leterme, l’ancien premier ministre, dont on connaît le talent diplomatique… On recycle bien les perdants outre-Quiévrain.
Par ailleurs, le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement a confirmé par procédure écrite, jeudi, que José Manuel Durao Barroso était bien son candidat à la présidence de la Commission. En juin, le président sortant n’avait obtenu qu’un soutien « politique » des Vingt-sept et ce, à son grand dépit, au prétexte qu’il fallait attendre que les nouveaux élus fassent connaître leur volonté. Si le Parlement européen a décidé de ne pas voter en juillet, une claire majorité se dessine désormais sur son nom : le Conseil a donc décidé de désigner Barroso officiellement pour permettre un vote dès le 15 septembre, si le Parlement le décidait.