
Si on ajoute à cela, comme je l’ai déjà dit ici, le résultat de la répartition des présidences de
commissions parlementaires, on se demande à quel jeu à joué le président du groupe socialiste, l’Allemand Martin Schulz. Car il a non seulement laissé filer la Commission économique et monétaire, jusqu’alors présidée par la socialiste française Pervenche Berès, qui échoit à une libérale britannique (Sharon Bowles, ADLE), mais aussi la commission du marché intérieur (confiée à Malcom Harbour, conservateur britannique) ainsi que la commission des budgets (Alain Lamassoure, PPE-UMP). Seul lot de consolation : Berès sera rapporteure de la commission sur la crise financière… C’est bien peu.

Certes, Schulz ne pouvait pas imposer ses conditions puisque les socialistes ont perdu les élections européennes. Mais il a fait deux choix qui expliquent cette bérézina : s’accrocher à tout prix à son poste « de dans deux ans et demi » au détriment de toute autre considération, ce qui le pousse notamment à ne pas entraver la réélection de José Manuel Durao Barroso, le président sortant de la Commission européenne. Et se battre pour obtenir la commission environnement si déterminante pour les intérêts allemands. Il est vrai que j’entends ici ou là des fonctionnaires et des députés m’expliquer qu’une présidence de commission « n’est pas si importante que cela ». On se demande alors pourquoi les groupes politiques se battent pour obtenir ces postes et notamment pourquoi Schulz a voulu la commission environnement… Et si l’on poursuit ce raisonnement, la présidence du Parlement n’est-elle pas la position la moins importante au sein de l’Union ? Sauf, bien sûr, pour l’égo de celui qui l’occupe.