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Blog «Coulisses de Bruxelles»

PE: comment la droite a plumé la volaille socialiste...

Alors que la poussière commence à retomber après les négociations de ces dernières semaines sur la répartition des postes de pouvoir au sein du Parlement européen élu le 7 juin, il apparaît de plus en plus que les socialistes ont réussi l’exploit de se faire écarter de toutes les responsabilités économiques, financières et budgétaires du Parlement européen. Un comble au moment où la crise économique leur donne raison. Ainsi, hier soir, j’ai appris que l’accord tripartite conclu entre le PPE (con
DR (Monasse/modusphoto.com)
publié le 14 juillet 2009 à 10h18
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h12)
20071113 Strasbourg 11 Alors que la poussière commence à retomber après les négociations de ces dernières semaines sur la répartition des postes de pouvoir au sein du Parlement européen élu le 7 juin, il apparaît de plus en plus que les socialistes ont réussi l’exploit de se faire écarter de toutes les responsabilités économiques, financières et budgétaires du Parlement européen. Un comble au moment où la crise économique leur donne raison. Ainsi, hier soir, j’ai appris que l’accord tripartite conclu entre le PPE (conservateurs), le S&D (socialistes) et l’ADLE (libéraux) prévoyait la création, en janvier 2012, d’une commission parlementaire temporaire sur les prochaines « perspectives financières », c’est-à-dire la loi de programmation budgétaire pluriannuelle de l’Union. Hé bien, figurez-vous qu’elle-ci sera présidée par un PPE et que le rapporteur sera un libéral. Or, ce même accord confiait déjà la présidence de la commission temporaire sur la crise financière à un libéral de l’ADLE (l’Allemand  Wolf Klinz du FDP).
Si on ajoute à cela, comme je l’ai déjà dit ici, le résultat de la répartition des présidences de DSC06886 commissions parlementaires, on se demande à quel jeu à joué le président du groupe socialiste, l’Allemand Martin Schulz. Car il a non seulement laissé filer la Commission économique et monétaire, jusqu’alors présidée par la socialiste française Pervenche Berès, qui échoit à une libérale britannique (Sharon Bowles, ADLE), mais aussi la commission du marché intérieur (confiée à Malcom Harbour, conservateur britannique) ainsi que la commission des budgets (Alain Lamassoure, PPE-UMP). Seul lot de consolation : Berès sera rapporteure de la commission sur la crise financière… C’est bien peu.
Certes, Schulz ne pouvait pas imposer ses conditions puisque les socialistes ont perdu les élections européennes. Mais il a fait deux choix qui expliquent cette bérézina : s’accrocher à tout prix à son poste « de dans deux ans et demi » au détriment de toute autre considération, ce qui le pousse notamment à ne pas entraver la réélection de José Manuel Durao Barroso, le président sortant de la Commission européenne. Et se battre pour obtenir la commission environnement si déterminante pour les intérêts allemands. Il est vrai que j’entends ici ou là des fonctionnaires et des députés m’expliquer qu’une présidence de commission « n’est pas si importante que cela ». On se demande alors pourquoi les groupes politiques se battent pour obtenir ces postes et notamment pourquoi Schulz a voulu la commission environnement… Et si l’on poursuit ce raisonnement, la présidence du Parlement n’est-elle pas la position la moins importante au sein de l’Union ? Sauf, bien sûr, pour l’égo de celui qui l’occupe.