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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Gordon Brown lache la City

Gordon Brown s’est finalement rallié au couple franco-allemand pour exiger un strict  encadrement des bonus. Le premier ministre britannique a cosigné une lettre commune adressée aujourd’hui à Fredrik Reinfeldt, le chef du gouvernement suédois et président en exercice du Conseil européen, en vue du G20 de Pittsburgh des 24 et 25 septembre qui, au départ, ne devait porter que les paraphes d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy. Son ralliement constitue donc une surprise alors que depuis plu
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publié le 3 septembre 2009 à 19h49
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h12)
Gordon Brown s’est finalement rallié au couple franco-allemand pour exiger un strict M-1251997588 encadrement des bonus. Le premier ministre britannique a cosigné une lettre commune adressée aujourd’hui à Fredrik Reinfeldt, le chef du gouvernement suédois et président en exercice du Conseil européen, en vue du G20 de Pittsburgh des 24 et 25 septembre qui, au départ, ne devait porter que les paraphes d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy. Son ralliement constitue donc une surprise alors que depuis plusieurs semaines Londres semblait de plus en plus réticent à brider la City, source d’une part importante de son PIB.
Le ton de la missive est particulièrement ferme et reprend, pour l’essentiel,  les propositions françaises : « l’atténuation des tensions financières a conduit certains établissements financiers à penser qu’ils pourraient renouer avec les mêmes principes d’actions qui prévalaient avant la crise. Nous ne pouvons l’accepter ». Les trois dirigeants  soulignent que leurs « concitoyens sont particulièrement choqués par le retour de pratiques condamnables, alors que l’argent des contribuables a été mobilisé au plus fort de la crise pour soutenir le secteur financier ».
Ils exigent donc des « règles obligatoires » afin de limiter les bonus et que des malus soient instaurés en cas de mauvais résultats, ce qui reviendrait à les annuler. Ils souhaitent aussi décourager les « activités de spéculation qui représentent un risque pour la stabilité financière » en « augmentant les exigences de fonds propres » sur ces activités. Enfin, comme l’a suggéré Angela Merkel, ils souhaitent que le G20 traite le problème de « l’aléa moral créé par les institutions financières de nature systémique ». Il s’agirait d’accroître la supervision de ce secteur et de prévoir des moyens de les « démanteler si nécessaire sans perturber le secteur financier dans son ensemble ».
Cette lettre indique qu’il est de plus en plus probable qu’un Conseil européen extraordinaire sera bien organisé à Bruxelles le 17 septembre prochain, en prélude au G20, comme la rumeur en courrait à Bruxelles depuis plusieurs jours. Dès lors que la Grande-Bretagne soutient le couple franco-allemand, une démonstration de l’unité européenne sur ce sujet ne peut pas faire de mal.