Menu
Libération
Blog «Les 400 culs»

En attendant le porno unisexe

Blog Les 400 culsdossier
Un sondage Ifop commandé par la société Marc Dorcel bouscule l’idée reçue selon laquelle les femmes sont des êtres purs. En réalité, elles s’intéressent autant au porno que les hommes. A une différence près: elles le regardent plutôt en couple.  La femme est un être doté de qualités très particulières: elle a plus de blanc dans les yeux par exemple. Elle peut inspecter vos organes génitaux sans baisser les yeux. Elle fait marcher son cerveau à droite. Elle a une bouche composée des mêmes tissus
DR
publié le 17 septembre 2009 à 10h53
(mis à jour le 21 janvier 2015 à 16h14)

Un sondage Ifop commandé par la société Marc Dorcel bouscule l’idée reçue selon laquelle les femmes sont des êtres purs. En réalité, elles s’intéressent autant au porno que les hommes. A une différence près: elles le regardent plutôt en couple.

La femme est un être doté de qualités très particulières: elle a plus de blanc dans les yeux par exemple. Elle peut inspecter vos organes génitaux sans baisser les yeux. Elle fait marcher son cerveau à droite. Elle a une bouche composée des mêmes tissus cellulaires que son vagin. Et surtout, comme dirait Desproges, elle est composée des mêmes substances que l'homme… «mais dans une proportion qui force le respect». Et ça, c'est scientifique. Ce qui est scientifique aussi, c'est que –d'après un sondage réalisé par l'Ifop «à l'occasion du 30ème anniversaire des vidéos Marc Dorcel, leader européen de la production de films pour adultes»- les femmes matent maintenant des films pornos sans problème. 83% des sondées reconnaissent avoir vu un film X en entier ou par petits bouts.

Dans leur majorité, ces femmes sont allées sur des sites pornos gratuits pour ce faire (comme les hommes). Elles avaient en moyenne 25 ans la première fois qu’elles ont vu un film X (les hommes avaient 24 ans). Elles étaient souvent seules quand elles ont vu ce film. Elles considèrent, pour 34% d’entre elles, que regarder un X à deux c’est l’occasion de parler avec leur compagnon de ce qui les excite sexuellement (35% pour les hommes). Elles pensent, pour 34% d’entre elles, que cela peut augmenter le désir dans le couple (41% pour les hommes). Et elles estiment, à 48%, que ces films n’ont rien de réaliste (57% pour les hommes): les scènes filmées de coït leur paraissent «assez éloignées» des pratiques sexuelles des Français. Comme les hommes également, elles n’accordent que très peu d’importance à la taille des seins (13%) ou du pénis (18%). Elles préfèrent le scénario, comme dans le cinéma normal. Et elles font parfois l’amour pendant que la vidéo défile.

Bref, le X n'est plus l'apanage de mâles frustrés et solitaires. L'enquête Ifop semble même indiquer que ceux qui consomment le plus de X sont aussi ceux qui ont la vie sexuelle la plus développée. La production pornographique s'oriente donc, de plus en plus, vers cette nouvelle cible avec des productions «plus clean» orientées «vers un public plus mixte, voire conjugal». Ce qui amène l'Ifop à conclure: «L'enjeu des prochaines années est donc l'émergence d'une pornographie de couple, moins sexiste et plus esthétisée, qui s'adresse aussi bien aux hommes qu'aux femmes.»

Illustration ; Laurent Gugli, artiste néo-pop, créateur de la galerie ArtDollar, à Paris.