mercredi, dans un document intitulé « le français, langue rare », le commissaire chargé du multilinguisme, le Roumain Leonard Orban, (photo) s’inquiète de la disparition des interprètes francophones :
« faute d’accroissement du nombre de diplômés qualifiés issus des écoles d’interprètes et des universités, les institutions de l’UE perdront près de la moitié de leurs interprètes de conférences francophones dans les dix années à venir du fait des départs à la retraite »
, ces fonctionnaires ayant été recrutés dans les années 70-80. Cette pénurie n’existe pas qu’au sein de l’UE, mais aussi dans toutes les institutions utilisant le français, comme les Nations Unies.La Commission rappelle que
« les effectifs de l’unité française sont critiques pour le fonctionnement du service d’interprétation de la Commission –et au-delà pour les institutions et organismes qu’il dessert. 75 % de toutes les réunions des instances européennes sont interprétées vers le français et pratiquement toutes les réunions en ce qui concerne le Conseil de l’Union, le Parlement européen et la Cour de justice ».
La Commission, qui estime ses besoins à 200 interprètes francophones au cours des dix prochaines années, note aussi que « le nombre d’interprètes de langue anglaise, allemande, italienne et néerlandaise qui vont partir à la retraite est également important ». Bref, il y a du boulot à Bruxelles pour ceux qui veulent apprendre les langues :
« il n’est pas nécessaire de disposer d’une palette de langues rares »,
insiste le document. «
Pour les interprètes qui travaillent vers le français, les langues passives les plus recherchées sont l’allemand, une combinaison de l’allemand à une langue romane ou bien les langues des derniers élargissements »
.
<span>Ce document fournit une série de chiffres intéressants : le coût total de l'interprétation dans l'UE est de 46 cents par citoyen et par an et va grimper en 2012 à 50 cents (250 millions d'euros par an). Si on ajoute à cela le prix de la traduction des documents, on atteint 2 euros par citoyen et par an. La Direction générale interprétation emploie 550 interprètes permanents plus 3 à 400 interprètes indépendants par jour, le tout pour interpréter 50 à 60 réunions par jour.</span>
Photos: Thierry Monasse