À la Commission, certains estiment que le traité de Lisbonne, même s’il est ratifié par les Irlandais, le 2 octobre, n’entrera pas en vigueur avant les élections britanniques du printemps prochain. L’europhobe Vaclav Klaus, président de la République tchèque, semble en effet déterminé à refuser de signer la loi de ratification, pourtant largement votée par son Parlement et validée par la Cour constitutionnelle tchèque, en attendant la victoire annoncée des conservateurs britanniques… Car ceux-ci ont promis d’organiser un référendum en Grande-Bretagne,
« si le traité n’est pas en vigueur au moment des élections législatives ».
Or, le seul moyen d’empêcher Lisbonne d’entrer en vigueur après un éventuel « oui » irlandais consisterait pour Klaus à refuser d’apposer sa signature sur la loi de ratification.
Hier, un porte-parole des conservateurs a ainsi révélé que David Cameron, le leader des torys, avait écrit il y a quelques semaines, à Vaclav Klaus pour lui promettre ce référendum : « si le traité n'était pas en vigueur au moment des prochaines législatives et un gouvernement conservateur était élu, nous suspendrions la ratification du traité par la Grande-Bretagne et organiserions un référendum tout en appelant à son rejet », a-t-il affirmé dans sa missive. « S'il était rejeté, cela signifierait la mort du traité ». Klaus, un Président élu par le Parlement et aux pouvoirs très limités, a-t-il la compétence pour refuser d'apposer ainsi sa signature sur une loi votée démocratiquement ? La Constitution n'est pas très claire sur ce point et il faudra sans doute saisir le Conseil constitutionnel pour qu'il tranche si Klaus tente ce coup de force. Et comme plusieurs députés et sénateurs de l'ODS ont l'intention de saisir à nouveau ledit Conseil pour vérifier à nouveau la conformité du traité de Lisbonne à la Constitution, cela sera autant de temps de gagné...
