Le « gouvernement de l’Union » va-t-il ressembler au gouvernement saoudien, dont le
progressisme n’est plus à démontrer ? On en prend manifestement le chemin si l’on en juge par le peu de femmes pressenties pour occuper une fonction de responsabilité à Bruxelles.

Ainsi, pour l’instant, la grande majorité des États membres a désigné des hommes pour siéger au sein de la Commission : c’est en particulier le cas de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de l’Espagne, de la Pologne, du Portugal, de la Belgique, etc. Même si la comptabilité est difficile, tous les pays n’ayant pas encore désigné officiellement leur commissaire, on se dirige tout droit vers un exécutif comptant moins d’un quart de femmes et peut-être beaucoup moins, seules trois femmes ayant été officiellement désignées. L’actuelle Commission atteignait déjà péniblement huit femmes sur vingt-sept, loin de la parité souhaitée par José Manuel Durao Barroso
Ce matin, le président de la Commission a donc rendu public son agacement devant ce machisme assumé : « la réalité, c’est qu’il n’y a pas d’équilibre homme/femme au sein des gouvernements en Europe. Si vous regardez les chefs de gouvernement dans les vingt-sept pays de l’Union, il n’y a qu’une femme, la chancelière allemande Angela Merkel ». « Je veux une commission qui ait meilleure allure » que le Conseil européen, a-t-il martelé : « nous ne pouvons pas seulement avoir une ou trois femmes et je me bats encore pour obtenir la nomination des femmes compétentes ».

soutenue par son pays et la Lituanie, est désormais officiellement candidate, mais elle n’a jamais siégé au sein du Conseil européen, ce qui compromet ses chances. En outre, elle est âgée, 72 ans, a soutenu fermement la guerre en Irak et défend une vision a minima du poste (un intéressant discours de Vike-Freiberga datant de septembre 2008 ici, et puis encore ici)
Heureusement que le Parlement européen sauve l’honneur d’une Union pourtant prompte à donner des leçons au monde entier en matière d’égalité des genres : même s’il est présidé par un homme, le Parlement compte 35 % de femmes (contre 31,2 % dans la précédente législature), soit 257 élues sur 736. Elles pourront donner de la voix lors des auditions de confirmation de cette tribu de mâles.