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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Conseil européen : Van Rompuy toujours favori, Vike-Freiberga en embuscade

Au cours d’un entretien téléphonique, en début de soirée, Angela Merkel a confirmé à son homologue letton, Valdis Dombrovskis, qu’elle continuait à soutenir, avec Nicolas Sarkozy, la candidature du Belge Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement. L’entretien, organisé lundi à la demande allemande, était attendu fébrilement par les Lettons qui craignaient un veto de Berlin à la candidature de leur ancienne présidente, Vaira Vike-Fraiberga. Il n’en a
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publié le 18 novembre 2009 à 22h38
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h12)
2004 Au cours d’un entretien téléphonique, en début de soirée, Angela Merkel a confirmé à son homologue letton, Valdis Dombrovskis, qu’elle continuait à soutenir, avec Nicolas Sarkozy, la candidature du Belge Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement. L’entretien, organisé lundi à la demande allemande, était attendu fébrilement par les Lettons qui craignaient un veto de Berlin à la candidature de leur ancienne présidente, Vaira Vike-Fraiberga. Il n’en a rien été.
La chancelière allemande a d’abord demandé au Premier ministre letton d’expliquer sa position, ce qu’il a fait, en allemand, un argumentaire écrit ayant été soigneusement préparé. Angela Merkel l’a écouté puis, à son tour, a expliqué les raisons de son soutien à Van Rompuy. Puis elle a raccroché. Mais, à aucun moment, elle n’a cherché à tuer la candidature de Vike-Fraiberga, ce qui laisse entrevoir à Riga un possible ralliement de Berlin si le Premier ministre belge se heurte à une minorité de blocage organisée par les Britanniques.
Pour l’instant, en dehors de la Lituanie, la Lettonie n’est assurée que du soutien italien : Rome , selon mes informations, votera au premier tour pour l’ancien premier ministre travailliste Tony Blair, le candidat de Londres, puis se ralliera à Vike-Fraiberga, Riga soutenant l’Italien Massimo D’Alema pour le ministère européen des affaires étrangères, son ancienne étiquette communiste ne la gênant absolument pas.
Les autres pays d’Europe centrale et orientale ont certes de la sympathie pour la candidature de29475_afp.rompuy_une l’ex-présidente, mais n’ont donné aucune assurance formelle. On note, à Riga, que l’ensemble des pays de l’Est dispose d’une minorité de blocage, ce qui leur donne un certain poids quand ils font valoir que tous les postes à responsabilité de l’Union ne peuvent pas aller systématiquement à des pays d’Europe occidentale (ce qui serait le cas si le couple Van Rompuy/D’Alema l’emportait, le Portugais José Manuel Durao Barroso étant déjà président de la Commission) (photo: Van Rompuy, AFP).
Un diplomate letton m’a expliqué que l’élection de Vike-Fraiberga constituerait un formidable signal de solidarité vis-à-vis de l’Est, mais aussi à l’égard de la Lettonie qui ne croit plus en son avenir à la suite de la crise. Déjà, le mouvement de sympathie qui a accueilli la candidature de l’ancienne présidente de la République en Europe occidentale a sidéré et ravie une opinion publique déboussolée.
Reste que, pour l’instant, les chances que les Vingt-sept parviennent à un accord demain soir sont minces, à tel point que la présidence suédoise de l’Union envisage froidement une prolongation du sommet tout au long du week-end et, en cas d’échec, la convocation d’un nouveau Conseil européen avant le 1er décembre. Déjà, elle a commandé les plateaux de petit-déjeuner pour vendredi matin. Cet après-midi, Silvio Berlusconi, le premier ministre italien, a estimé que l’Union était encore « très loin » d’un accord. La nuit s’annonce longue et je vais vous la faire vivre.