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Libération
Blog «Coulisses de Bruxelles»

Et si Veira Vike Freiberga avait finalement gagné ?

Certes, l’ancienne présidente lettone n’a pas été élue présidente du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement. Mais sa campagne, auprès d’une société civile qui s’est montrée très réceptive dans l’ensemble des États membres, a au moins permis de placer en haut de l’agenda communautaire la question de l’égalité des genres, alors qu’elle était jusque-là absente des débats. À tel point que les hommes qui nous gouvernent se sont sentis obligés de nommer une femme comme ministre européen
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publié le 20 novembre 2009 à 19h07
(mis à jour le 16 février 2015 à 16h12)
Futbols Certes, l’ancienne présidente lettone n’a pas été élue présidente du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement. Mais sa campagne, auprès d’une société civile qui s’est montrée très réceptive dans l’ensemble des États membres, a au moins permis de placer en haut de l’agenda communautaire la question de l’égalité des genres, alors qu’elle était jusque-là absente des débats. À tel point que les hommes qui nous gouvernent se sont sentis obligés de nommer une femme comme ministre européen des affaires étrangères. Et, bonne nouvelle, elle est aussi incompétente que n’importe quel homme ;-)… A défaut de la présidence du Conseil européen, Vaira Vike Freiberga a au moins gagné ce combat.
Les deux derniers États membres à ne pas avoir désigné officiellement leur commissaire (le Danemark et Malte) subissent actuellement une forte pression pour envoyer à Bruxelles une femme. Pour l’instant, on ne compte, en effet, que sept femmes (contre huit dans la Commission sortante), alors que dix-neuf hommes ont gagné leur ticket pour Bruxelles. Si la seule femme du Conseil européen, la chancelière allemande Angela Merkel, a désigné un homme, plusieurs de ses collègues masculins ont opté pour des femmes : c’est le cas de la Bulgarie (Roumania Jeleva), de Chypre (Androoulla Vassiliou), de la Grèce (Maria Damanaki), de l’Irlande (Maire Geoghegan-Quinn), du Luxembourg (Viviane Reding), de la Grande-Bretagne (Catherine Asthon) et de la Suède (Cecilia Malmström).
Politiquement, la future Commission est, évidemment, très à droite : pour l’instant, on compte 10 PPE, 8 libéraux, 4 socialistes et trois commissaires sans étiquette. Si les socialistes gagnent les élections en République tchèque, ils auront un représentant de plus. C’est donc une Europe « bleu horizon » qui dominera le Conseil européen, le Conseil des ministres, la Commission et le Parlement européen. Dès lors, il ne faudra pas s’étonner que les politiques européennes soient de droite.