L’avion de transport militaire A400M, construit par le consortium Airbus, a enfin décollé ce matin de
l’aéroport de Séville, avec aux commandes un pilote d’essai britannique, Ed Strongman (ça ne s’invente pas). Toutes les photos sont sur le site d’Airbus. Les premiers exemplaires, sur les 180 déjà commandés (Allemagne : 60, France : 50, Royaume-Uni : 25, Espagne: 27, Belgique 8 — dont 1 avec le Luxembourg —, Turquie: 10, Malaisie: 4) devraient être livrés aux différentes armées à la fin 2012. 118 de ces A400M voleront au sein d’une Force européenne de transport aérien (FETA), créée en novembre 2008, placée sous l’autorité de l’Agence européenne de défense

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Ce programme européen, qui a connu de nombreuses difficultés, dues aux spécifications très complexes exigées par les militaires des pays intéressés et à la sous-estimation des difficultés par les industriels, est un symbole particulièrement important pour l’Europe de la défense (lire l’article de Jean Guisnel dans Le Point).
Certes, il se concrétise avec trois ans de retard et la facture s'élèvera à 27 milliards d'euros contre les 20 milliards prévus, soit 152 millions d'euros pièce. On peut, tout à fait légitimement, se gausser de ce retard et de ce dérapage budgétaire, comme le fait mon collègue Jean-Dominique Merchet sur son blog « secret défense ». Des dérapages qui ont déjà conduit l'Italie (16 exemplaires) et l'Afrique du sud (8) à renoncer à leur participation au programme (le Portugal, alors dirigé par José Manuel Durao Barroso s'est retiré dès 2003) et qui pourraient amener d'autres pays à faire de même, les négociations avec EADS étant en cours…

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Bref, alors que les premiers satellites du système de géolocalisation européen Galileo vont être commandés sous peu (un contrat qui risque d’échapper à EADS au profit de l’Allemand OHB Astrium, moins cher, selon les Échos), l’Europe industrielle montre une fois de plus qu’elle peut surmonter toutes les difficultés à condition que la volonté politique des États soit au rendez-vous.