Alors que la présence française au sein de la Commission sortante ressemblait déjà à une peau de
chagrin, elle risque d’être quasiment proche du néant dans le futur exécutif européen. Selon les premiers chiffres que j’ai en ma possession, les recrutements effectués sont pour le moins inquiétants.

Ainsi, pour l’instant, on ne compte qu’un porte-parole français, contre cinq Britanniques, deux Irlandais ou encore trois Allemands. Du côté des chefs de cabinet, c’est pour l’instant la Berezina : deux Français, cinq Britanniques, deux Irlandais, quatre Allemands, deux Autrichiens, deux Belges… Bien sûr, il ne s’agit pas encore de nominations définitives et il y a vingt-sept cabinets de commissaires à constituer. Mais la tendance est bel et bien là.
La France, si fière d’avoir obtenu le marché intérieur pour Michel Barnier, risque, manifestement, d’en payer le prix fort. Nicolas Sarkozy a voulu José Manuel Durao Barroso comme président de la Commission, en espérant qu’il serait un peu moins « anglo-saxon » qu’entre 2004-2009. Manifestement, ce n’est pas le cas. D’ailleurs, c’est le président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy, qui a dû fixer un agenda volontariste à la prochaine législature, face au silence persistant de Barroso, comme je l’ai raconté ici : il a déjà convoqué un sommet extraordinaire en février qui sera consacré aux stratégies de sortie de crise.