Non sans mal, les conservateurs Jerzy Buzek, président de l’europarlement, et Joseph Daul,
président du groupe PPE, ont réussi à convaincre leurs troupes de ranger les flingues de concours qu’ils avaient déjà dégainés afin de venger la conservatrice Bulgare Roumiana Jeleva, contrainte de renoncer à son poste de commissaire par les forces conjuguées des socialistes, libéraux, écolos et gauche radicale. « Ça n’a pas été simple », commente un député, « le sang appelant le sang. Mais si on entrait dans une logique de règlements de comptes, c’est toute la Commission qui était menacée. Or, elle est quand même majoritairement PPE »…

Jeleva restera donc la seule victime tombée au champ d'honneur du contrôle parlementaire. Les commissions spécialisées du Parlement qui ont procédé aux auditions ont, en effet, rendu ce matin 26 avis positifs sur les 26 commissaires : les incompétents socialistes et libéraux (une mention spéciale pour la libérale néerlandaise Neelie Kroes, la future commissaire chargée de l'économie numérique) passent donc à travers les gouttes. Joseph Daul, sans doute pour remonter le moral de ses troupes, n'exclut pas que Barroso redistribue certains portefeuilles, mais celui-ci a fermement écarté cette hypothèse, hier, lors d'une conférence de presse.
Il reste donc maintenant au Parlement à auditionner la nouvelle candidate bulgare, Kristalina Georgieva, le 3 février avant de voter l’investiture de l’ensemble de la Commission Barroso II, le 9 février à Strasbourg. Soit avec plus de trois mois de retard sur le calendrier initial (la Commission Barroso I est en « affaires courantes » depuis le 1er novembre).

Photos: Thierry Monasse (non reproductible, sauf autorisation)