
américain. A la différence du Parlement français qui n’est qu’une chambre d’enregistrement.
• SWIFT, c’est quoi ?
Il s’agit d’une société de messagerie financière américaine, mais de droit belge, qui gère les
informations que s’échangent quelques 8000 institutions financières situées dans plus de 200 pays lors d’un virement international (nom du titulaire du compte, numéro de compte, origine et destination du virement, etc). SWIFT assure le transfert des données, mais ne fait pas transiter d’argent. Ces données sont stockées aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.

• Pourquoi SWIFT intéresse-t-il les services américains ?
Au lendemain du 11 septembre, le Trésor américain, en application du « terrorism finance tracking program » (programme de surveillance du financement du terrorisme), a exigé, dans le plus grand secret, que SWIFT lui transmette l’ensemble des données en sa possession. Tout aussi discrètement, Washington a averti chaque Etat européen ainsi que la Banque centrale européenne (BCE) qui n’ont rien trouvé à redire que les Etats-Unis aient accès aux informations concernant des Européens sans aucune réciprocité et sans aucun contrôle (pas de juge informé, pas de durée maximale de détention, pas d’information sur l’usage qui en est fait, etc).

• Pourquoi une réaction si tardive du Parlement européen ?
Tout simplement parce qu’il n’avait aucun pouvoir dans le domaine de la coopération judiciaire et pénale jusqu’à l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009. En clair, il n’y avait aucun contrôle démocratique sur les accords négociés par la Commission sur mandat des Etats membres. Désormais, ce n’est plus le cas. Pour le Parlement, il faut que le traitement des données transmises aux Etats-Unis obéisse aux normes européennes, parmi les plus contraignantes au monde.
N.B.: ce post est paru dans Libération ce matin.